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(ANNA) + j'entends plus rien
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Jeu 9 Aoû 2018 - 19:05
(attention : vulgarité et mentions sexuelles)

I

« 250. »
L’homme sembla confus et intimidé face au regard noir, profond, où aucune lumière ne brillait. Il n’y avait que détermination féroce.
« C’est que... » Il balbutiait. Il n’avait pas l’habitude. Pas l’habitude de rencontrer ce genre de femmes qui font ce genre de choses. « …je n’ai qu’un budget de 150. »
« Je ne vais pas en dessous de 200. »
C’était sans appel. Elle soutint le regard, immobile, inébranlable, pendant que l’homme, lui, se détruisait en morceaux. Il ne connaissait pas cet endroit, ces femmes, ces codes, ces règles. Il avait espéré, c’est tout, elle lui plaisait bien. Il avait tiré de l’argent, ce qu’il pouvait, ce qui lui restait de sa paie après avoir payé le loyer, les factures, les charges, les besoins primaires, et il s’était dit c’est pour elle et c’est tout. Mais il l’avait sous-estimée. Évidemment, il aurait dû s’en douter. Une femme avec cette énergie, ça devait demander beaucoup.
Elle soutenait toujours le regard, un regard dur, immobile, comme une photographie, et captivant, parce qu’il n’arrivait pas à en détacher le sien. Ses yeux à lui – bleus – étaient confus, timides et humiliés. Il se sentait comme moins qu’un homme sous ce regard. Il ne réfléchissait plus, il ne s’était pas attendu à ça, il n’espérait plus. Il rentrerait bredouille. Il allait renoncer.
« Mais pour ton budget, je te fais une pipe. Tu me donnes l’argent d’abord. »

Tess était ravie de cette nuit. Il n’y avait pas d’étoiles et les nuages étaient lourds, l’air sentait les orages. Il y avait ses collègues disséminées ici et là sur le trottoir, comme les mauvaises herbes qui poussaient dans les fissures du bitume. C’était leur territoire à elles, aux noires. Elle en sourit à l’une d’elle, et se pencha à l’oreille d’une autre pour la prévenir attention, lunettes rectangle, chauve, petit : liste noire. Et maintenant qu’elle en avait prévenue une, elle savait qu’elles seraient toutes prudentes.
Tess vivait en reine dans le quartier.
Ici, toutes les peaux étaient sombres. Il n’y avait que les racisés pour être libres. Les blancs étaient des pigeons qu’elles déplumaient après les avoir dupés. Tess eut un sourire carnassier alors qu’elle remontait la rue : ces blancs de merde, ces colons, ces chiens à la bite molle qui paieraient une noire 150 la pipe parce qu’ils ne voyaient en elles que des gazelles. Mais ce n’étaient pas des gazelles. C’était des vautours qui bouffaient tout ce que les blancs avaient.

[...]

Tess essayait de la convaincre de se laisser aider, mais la jeune femme qu’elle avait trouvée ne voulait pas. Ça l’agaçait, mais elle n’en dit rien. Après tout, si cette blanche voulait faire la fière, qu’elle le fasse, ce n’était pas son problème. Elle marchait à côté d’elle, sans la toucher, pendant qu’elle boitait. Tout de suite, Tess la trouva bête. Au début, quand elle l’avait trouvée, recroquevillée comme un chat crevé près d’une poubelle, elle avait failli l’y laisser. C’était une blanche, elle n’avait pas voulu s’en approcher. Puis elle avait sentie l’odeur métallique du sang et finalement, elle s’était arrêtée. Elle l’avait toisée durement, sans pitié.
Puis finalement elle l’avait récupérée.

II

Colin marchait, les mains dans les poches de son pantalon en lin, couleur chocolat au lait, avec beaucoup de lait. Il était 4h. Il avait passé une bonne partie de la nuit au dispensaire et après, se sachant incapable de dormir – c’était une sorte de certitude qui le prenait parfois, celle que cette nuit, et notamment les nuits de pleine lune comme celle-là, il ne dormirait pas –, il s’était d’abord laissé traîner en silence dans le quartier. Finalement, il avait échoué dans un bar où il avait multiplié les cafés en lisant Barjavel. Enfin, il était allé voir un film d’auteur dans un cinéma d’art et d’essai ouvert toute la nuit. Et maintenant le voilà, à 4h, errant comme dans Césarée, comme dans un vers de Racine, l’esprit en déroute mais le cœur tranquille.
Son corps était endolori, son âme endormi, il ne souffrait pas et ne se souvenait de rien. La nuit était douce, l’atmosphère un peu lourde, et il attendait que l’orage éclate, comme un bouchon de champagne, pour rentrer. En attendant, il marchait, déambulant. Ayant quitté le quartier bourgeois du centre de la ville et de ses loisirs, il avait glissé dans ses bas-fonds. Il n’avait pas peur, car il en connaissait la matriarche. Colin avançait donc sans craintes entre crapules et putes, avec cet air toujours sur le visage de profond ennui.
L’esprit de Colin Lincheau s’enfonçait depuis quelques semaines dans une sorte de torpeur, d’apathie, de sommeil profond qui l’anesthésiait du reste du monde. Il vivait seul, dans son coquillage, comme le fantôme d’une maison abandonnée ou le gardien d’un phare d’une île isolée. Aussi, chaque parole adressée, chaque geste à son encontre, chaque perturbation que le monde extérieur entraînait sur lui, provoquait une hébétude violente. Colin se sentait comme agressé, et surtout, il ressentait une surprise absurde d’avoir un contact avec le monde qui l’entourait. C’est ce que provoqua la rencontre avec Tess et cette autre femme, cette nuit-là.

« Lincheau ! Putain t’es là, j’allais chez toi… T’as une blessée ! Récupère-la ! »

Colin, abêti, regarda avec des yeux ronds les deux jeunes femmes qui arrivaient en sens inverse. Il ne croyait pas croiser Tess cette nuit-là. En réalité, cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas vus, ce qui indiquait que tout allait bien pour la prostituée, et ce qui donc inquiétait peu Colin. Il la vit apparaître sous ses yeux, en face de lui, remontant la rue qu’il descendait, comme un esprit du passé qui n’aurait jamais dû ressurgir. A côté d’elle, il y avait une femme à la peau claire qui réfléchissait les rayons de la lune, sale, abîmée, et essoufflée.
Colin, sans précipitation, comprenant enfin ce qu’on lui avait dit, s’approcha à pas de croisière, sans se hâter, vers l’inconnue.

« Bonsoir. Que s’est-il passé mademoiselle ? Comment vous sentez-vous ? » Il parlait doucement, il en était presque inaudible. Colin Lincheau n’évoluait pas à Sindety au même rythme que les autres, et même en étant médecin, il ne connaissait que peu l’urgence.

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Ven 10 Aoû 2018 - 1:05

Anna
SAVAGE

Colin
LINCHEAU

「J'entends plus rien」

Il devait être entre trois heures et quatre heures du matin. Anna n'en était pas certaine : elle n'avait pas de montre cette nuit-là, et prenait rarement son portable, n'aimant pas l'idée d'être traçable si aisément. Elle avait dû arriver au bar vers minuit. Oui, sans doute. Elle n'était pas sûre. Elle avait bu. Bien sûr, Anna n'était pas ivre : cela n'était arrivé qu'une fois, des années auparavant, après la mort de son frère. Embrumée dans l'alcool, elle avait brisé tellement de mâchoires qu'elle avait décidé de ne plus recommencer. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas la bagarre, au contraire, mais son métier l'obligeait à garder une maitrise permanente de son corps et surtout de son esprit. C'est pourquoi, malgré une légère perte d'équilibre, Anna n'avait aucun autre symptôme dû à l'alcool. Et puis, elle avait de quoi se défendre, comme toujours. Dans sa botte droite se cachait un couteau de cuisine dont Lauryn n'avait toujours pas remarqué la disparition.

Anna avait quitté le bar désormais, et marchait d'un pas tranquille dans la rue. C'était un pas sûr, qui signifiait qu'en ces lieux, elle n'était pas proie mais prédateur. Elle observait son environnement de ses yeux verts, connaissant les risques de l'endroit. Le quartier qui regroupait les bars était mal famé, puisqu'on y trouvait beaucoup d'ivrognes mais également tous ceux qui profitaient de la soûlerie avancée de ces derniers. Cela englobait des jeunes en manque de distraction, des personnes aux pulsions violentes, et même certains qui semblaient réellement avoir besoin d'argent. Quand elle n'avait pas envie de se dépenser, elle les évitait. Sinon, tant pis pour eux. Et ce soir, l'homme qui la suivait depuis plusieurs minutes n'avait pas de chance.

Elle se demandait quand frapper lorsqu'elle vit de loin arriver un groupe de quatre autres. Cinq en tout. Fait chier. Ça en faisait beaucoup. Et personne aux alentours pour lui donner un coup de main, évidemment. Mais c'était trop tard pour se débiner, maintenant. Autant agir vite.

Elle s'arrêta brusquement. L'homme derrière elle l'imita. Il était à trois bons mètres, au moins : elle ne voyait pas son ombre dans la lumière projetée du lampadaire. Elle se retourna, lui jeta un regard insondable et lui demanda d'un ton plat tout en venant vers lui :

- Excusez-moi, vous avez l'heure ?

La voyant arriver, il sortit la main de sa poche. Il tenait un couteau. Mais il avait réagi trop tardivement, car Anna avait couvert la distance nécessaire à l'action et lui envoyait déjà un coup de poing sous le menton. Il tomba à terre, lâcha le couteau, voulut se relever en chancelant. Elle lui asséna un coup de pied dans la tête qui lui fit perdre connaissance et ramassa l'arme. Elle avait entendu des bruits de pas précipités derrière elle : les autres avaient couru en sa direction dès qu'ils l'avaient vue bouger. Elle se retourna d'un geste vif, arme en main, et dut parer dans la seconde une tentative de crochet. L'homme avait un poing américain. Un autre avait un couteau. Les autres, rien. Sa parade s'ensuivit d'un croche-pied qui fit tomber son assaillant, mais elle n'eut pas le temps d'achever le travail : un second se jetait déjà sur elle. Anna tournoyait, repoussait les agresseurs, mais un instant de vulnérabilité suffit : à cause de l'alcool, elle fut plus lente à se retourner, et dévia le couteau de justesse, qui ne fit que lui entailler profondément la cuisse. Elle jura, donna un coup de tête à l'homme qui s'effondra, et se redressa. Tous à terre. C'était juste. Elle grommela de nouvelles insultes et s'éloigna en claudiquant, les laissant en vie. Autant ne pas se faire remarquer par le Fil Rouge.

Quand elle fut certaine d'être dans un lieu moins risqué et quand elle eut vérifié qu'aucun de ses attaquants nocturnes ne l'avaient suivie, elle s'appuya contre un mur, la jambe en sang. Elle en fit une rapide inspection : l'artère fémorale n'était pas touchée, évidemment, ou elle serait déjà morte. Cependant, les tissus supérieurs étaient touchés, ce qui, en plus de saigner abondamment, était assez douloureux. Habituée aux blessures, Anna avait pu marcher, mais désormais, elle ne refusait pas un peu de repos. Elle allait rentrer chez elle, panser sa blessure et dormir. Mais avant cela, elle allait rester assise. Pas longtemps. Le temps d'une clope, pensa-t-elle en s'en allumznt une. Parce que son sang était en train de couler par terre. Elle se laissa glisser sur la paroi froide et s'assit par terre, soupirant. Elle avait perdu de ses réflexes. Ou bien était-ce parce qu'elle avait bu ? Il fallait qu'elle reprenne des activités plus complexes que taper sur un sac de sport. Le combat de rue, comme ce soir, c'était ce qu'il lui fallait. Sans alcool dans les veines, cependant. Ce serait mieux.

Elle redressa soudainement la tête. Elle avait entendu un bruit de pas. Des talons. Une jeune femme s'avançait vers elle. Méfiante, Anna se releva. Sa cuisse commençait à devenir ankylosée. La jeune femme sembla vouloir passer son chemin, mais vint finalement à sa rencontre en lui jetant un regard dur. Prête à dégainer son couteau au moindre mouvement brusque, Anna demanda :

- Un problème ?

- Tu pues le sang à 10 kilomètres. J'connais un médecin. Viens avec moi.

Le ton était impérieux, et froid. Si Anna n'avait pas été blessée et donc vulnérable, elle aurait pu apprécier cette femme au tempérament de reine. Cette dernière voulut s'approcher.

- Reste où tu es.

Anna avait parlé, elle aussi, d'un ton sans appel. D'un coup d'oeil professionnel, elle analysa la jeune femme. Il n'était pas difficile de deviner son métier, et, de toute façon, Anna avait l'habitude de cotoyer les belles de rues. Ou les putes, c'était la même chose. Elles faisaient de très bonnes indics, en général. Cependant, elle ne la jugea pas dangereuse. Sans arme, les bras dégagés, peut-être une lame dans la chaussure, comme elle, mais pas avec l'intention de s'en servir.

- Je veux seulement t'aider, si tu veux pas c'est ton problème. Moi je laisse pas quelqu'un crever dans mon quartier.

- Je peux rentrer chez moi seule, j'habite pas loin. C'est qu'une estafilade.


"Si tu voulais m'aider, ma belle, fallait être là y a 5 minutes", songea-t-elle avec un brin d'ironie : qu'aurait-elle pu faire ?

- Je connais un médecin, répéta l'autre.

Anna haussa les épaules. Pourquoi pas, après tout. Elle avait dépassé le stade de la douleur, elle pouvait marcher, sa jambe était juste un peu engourdie. Elle soupira.

- Il est loin, ton médecin ?


- Non, tout près.

Elle mentait. Ça se voyait. Le docteur n'était pas si près que ça. Mais Anna s'en foutait comme de son premier cadavre.

- D'accord, la miss. Je te suis.

Elle s'avança vers l'inconnue, sa jambe raidie l'obligeant à boîter. L'autre voulut l'aider - geste charitable mais trop tactile.

- Me touche pas, je me débrouille.

- T'es pathétique à boîter, laisse-moi t'aider.

- J'ai connu pire. Question d'habitude.

La jeune femme pesta mais respecta la distance. Anna regardait droit devant elle, ignorant les regards méprisants que lui jetait son accompagnatrice. Elle ne lui en voulait même pas. Dans les milieux où ces femmes vivaient, il fallait être dur pour survivre. Souvent, elle avait revu des indics qui étaient trop douces. Sur un brancard, sous un drap blanc. Parfois en plusieurs morceaux. Au début, on y repense, avec le temps et l'expérience, on s'y fait. Les cadavres, à Anna, ça lui faisait plus rien. Mais cela ne semblait pas encore être le cas de cette fille-là.

Au tournant d'une rue, la jeune femme s'arrêta subitement, l'air surpris et soulagé à la fois. Suivant le mouvement, Anna s'arrêta à son tour et observa l'homme qui se tenait immobile, quelques mètres devant elles.

- Lincheau ! Putain t’es là, j’allais chez toi… T’as une blessée ! Récupère-la ! s'écria la fille.

Au moins, elle mentait pas sur ce point. Elle fixa l'homme de ses yeux tranchants. Il semblait dans un état second, hébété de voir les deux jeunes femmes. Elle vit à travers ses yeux la brume qui entourait son esprit. Il avait l'air drogué. Ou bien excessivement doux. Connaissant sa profession, elle pencha pour la seconde option. Tirant sur sa cigarette à moitié consumée, elle le regarda s'approcher d'un pas tranquille. Lui, il lui plaisait : un gars calme, lent, comme habité par l'océan. Rien que le voir, ça la calmait.

- Bonsoir. Que s’est-il passé mademoiselle ? Comment vous sentez-vous ?

Anna se redressa, son agressivité naturelle adoucie par le timbre de voix du médecin. La fille n'essaya pas de prendre la parole à sa place. Dure, mais pas irrespectueuse. Un bon point.

- Une petite rencontre avec quelques effrontés, répondit-elle avec un léger sourire. Il y en a un qui m'a éraflé la jambe. J'ai plus mal, mais j'ai un peu de mal à la bouger.

Bien qu'elle ait perdu du sang, il ne lui semblait pas avoir des vertiges. Pas plus qu'avant, en tout cas. Putain d'alcool de merde. Fallait qu'elle freine un peu.

- J'voulais rentrer chez moi, mais votre amie a insisté, alors je l'ai suivie. Si ça vous intéresse, j'ai laissé les cinq petits effrontés par terre à quelques rues d'ici. Ils ne sont pas blessés, mais je connais pas la procédure des médecins dans des cas comme ça.


Elle savait quels coups porter et leurs conséquences. Ces gars s'en tireraient avec des hématomes. Sauf un, peut-être.

- Y en a peut-être un qui a le bras cassé, dit-elle d'un ton d'excuse.

Elle n'avait pas pour habitude de secourir ses adversaires, mais puisque tout le monde semblait décider à faire du bénévolat ce soir, autant le faire à fond. Et puis, ça l'amusait d'imaginer ces types sur un brancard, ou bloqués à l'hôpital. Pour éviter de trop solliciter sa jambe blessée, elle prit appui au mur.
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