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Lun 6 Aoû 2018 - 0:20
Une matinée. C'est tout ce qu'il avait fallu à Milya pour découvrir le B-A-BA de Sindety. Ce qu'on lui avait expliqué dans cette salle blanche d'abord, en tête-à-tête avec ce scientifique assez calme, qui avait su rassurer au maximum l'Allemande tirée de son monde bien cadré jusque là.
Au final, elle avait tout simplement accepté l'idée de vivre un an de vacances. L'idée de s'éloigner de cette vie d'études qu'elle n'avait pas entièrement choisi l'avait conquise. Non pas qu'elle s'imagine rester plus longtemps, le fait de disparaître de la vie de ses parents qui s'inquiéteraient, l'idée de disparaître de la vie de tous ceux qu'elle avait connu, sans aucune trace, comme une morte qu'on ne retrouverait jamais, lui faisait un peu peur. Et l'idée de subir la stérilisation encore plus.
Mais.. Un an. C'était juste un an. Une année sabbatique, une pause salvatrice dans son train de vie qu'elle ne contrôlait pas entièrement, qu'elle avait laissé aux mains d'une famille qui pensait bien faire, mais qui ne lui apportait que du poids sur les épaules.

Bref, une bonne raison de rester. Et.. Rencontrer une âme-sœur. Étrange terme au passage. On ne lui avait rien dit sur la sienne, peut-être que la personne qu'elle devrait rencontrer n'était pas encore choisie, ou arrivée. Mais en attendant, un domicile lui avait déjà été fourni. Escortée, et surtout guidée par quelques membres du Fil Rouge, elle avait observé les maisons qui se ressemblaient et elle avait bien remercié cette initiative. Jamais elle n'aurait su reconnaître celle qu'on lui avait attribué toute seule.
S'était ensuivi une petite visite, sans la brusquer. En étant totalement honnête avec elle-même, elle trouvait en fait les méthodes de cette organisation plutôt.. Douce. En omettant la partie kidnapping. Encore que, même le kidnapping, était presque adouci. Elle ne se souvient de rien après tout. Endormie ? Assommé ? Aucune idée, mais le réveil avait été indolore, et le voyage jusqu'à ces pièces qui s’enchaînaient devant ses yeux avait été aussi léger que n'importe quelle marche.

Maintenant.. Elle se retrouvait seule dans le grand salon. Enfin, la grande pièce à vivre, cuisine ouverte, salon et salle à manger plutôt. Elle avait tout juste eu le temps de demander ce qu'il en était de cette histoire d'âme-sœur. On lui avait simplement répondu que personne ne savait quand une âme-sœur lui serait attribuée. Une journée, deux. Trois peut-être ? C'était le temps que les tests, les scientifiques, montrent et trouvent la bonne personne.
Ce qui laissait du temps pour... Se détendre. L'allemande à l’œil aveugle s'était rapidement dirigée vers la salle de bain, extirpant une serviette de l'endroit, puis sortant à la piscine. Trempant les jambes nues pendant un bon moment, le portable en main. Celui fournit par le Fil Rouge. Faisant défiler l'intranet, et surtout le réseau déjà installé dessus. Les avis de chacun sur cette île, les messages de ceux qui s'y plaisent, les plaintes de ceux qui regrettent leur famille. Toute une pléthore de réactions qu'elle avait déjà deviné. Ceux qui n'ont pas d'attaches, ou qui sont prêts à les abandonner totalement. Et à l'inverse, ceux qui se sentent piégés, meurtris par une telle opération. Elle devinait aussi une bande de rebelles, mais elle doutait qu'ils puissent faire quoi que ce soit contre une organisation pareille. Jouer les justiciers n'étaient pas réaliste aux yeux de l'étudiante.
Soupirant un bon coup, les pieds quittent finalement l'eau tempérée, et l'allemande repart finalement à la salle de bain. Un peu de réelle détente est en jeu, elle commençait à s'énerver de s'obstruer l'esprit de toute cette réflexion, alors qu'elle voulait profiter de cette année sur l'île comme une bonne année de vacance reposante et restauratrice.

Alors une bonne douche. Une douche italienne, bien installée. Défaisant son cache-œil en même temps que le reste de ses vêtements, la demoiselle profitait de la détente naturelle de l'eau ruisselante sur le corps. Malgré la chaleur de l'île, une douche tiède, pour ne pas s'habituer au froid de l'eau et subir encore plus la différence de température. Suffisante pour rafraîchir, suffisante pour démêler les nerfs trop habitués à travailler en permanence.
C'est un bon moment, un peu de chanson sous la douche, cliché valorisant d'un esprit qui s'évade, et après de longues minutes, la sortie se fait. Essuyant d'abord son visage, nouant ses cheveux longs dans une serviette en spirale, l'allemande remettait rapidement le sceau cachant sa vieille cicatrice, camouflant son œil inutile, puis s'enroulant dans une seconde serviette. L'avantage d'être logé ici visiblement, la maison était déjà remplie de fournitures par dizaines.
Et pensant aux fournitures, l'étudiante sentait un petit creux poindre dans son ventre. C'est donc le pas enjoué qu'elle se dirigeait vers le réfrigérateur, l'ouvrant et découvrant ce qui avait déjà été offert par le Fil Rouge. De quoi tenir une bonne semaine sûrement. Importation ? Sûrement, rien n'était produit sur l'île probablement. Elle doutait que la production soit suffisante pour assurer tout ce qui remplissait les étages du frigo en tout cas. S'agitant dans un rythme musical qu'elle imaginait, la joyeuse demoiselle finissait par extirper un simple yahourt qu'elle entamait tout juste en observant le salon. Canapé confortable, table basse, tapis. Tout était là. Et même si sa serviette était bien la seule chose à cacher sa nudité, elle devait bien avouer que l'endroit était.. Tout ce qui ressemblait à un lieu de vacance tout compris. Et rien ne l'empêcherait d'en profiter pour toute l'année ! Absolument rien !
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Lun 6 Aoû 2018 - 17:34
Arrivée, elle ne savait plus vraiment quand, sur l’île, comme tout le monde dans le bâtiment nommé CFR. Elle eu cru halluciner, elle croyait toujours halluciner. Le réveil dans la salle d’un blanc immaculé était digne d’un scénario de film d’horreur juste avant que les murs ne se retrouvent tachés de sangs, de son sang ou de celui d’un autre. Quand le scientifique débarqua dans la salle, elle avait d’abord sursauté et s’était méfiée, son imagination avait vraiment été cruelle, mais quand elle eu comprit que personne ne lui voulait aucun mal, elle avait réussi à se détendre un peu ou en tout cas à se décrisper. Elle avait sagement écouté les explications, bien qu’elle était sur les nerfs à chaque bruits audibles.
Très vite l’homme termina son discours, Hellébore resta silencieuse, le projet paraissait fou et des milliers de questions se bousculèrent dans sa petite tête sans qu’elle arrive à en poser une, en formant une véritable phrase. Il dut comprendre son trouble puisqu’il essaya une fois de plus d’avoir des mots rassurants avant de la laisser entre les mains des personnes chargées d’escorter la jeune femme jusqu’à sa résidence.
Elle avait la légère impression de tomber sur la tête et que tout se déroulait à l’envers, passer une année sur une île et après toute la vie ? Elle ne s’était jamais projetée sérieusement dans l’avenir, où serait-elle dans dix ans ? Elle n’avait jamais pris au sérieux ce genre de questions, mais aujourd’hui c’était différent, certes elle avait une année pour se décider mais un an ça lui paraissait tellement peu pour décider d’où elle allait passer le reste de sa vie. Mais leur projet promettait un avenir de paix, sans violence, loin des conflits. Le Fil Rouge était un beau projet et plein de... tendresse ? Ça lui plaisait mais elle n’avait pas encore pu prendre le recul nécessaire pour y réfléchir comme il fallait. Et puis il y avait cette histoire d’âme sœur, peut on se sentir réellement lié à quelqu’un de cette façon ? Elle espérait que la sienne soit facile à vivre, quoiqu’elle savait que même si ce n’était pas le cas, elle s’adapterait.

Et voilà qu’elle voyait enfin l’extérieur de ce bâtiment, un brin d’air, un rayon de soleil, elle en avait presque rêvé durant les explications sur le pourquoi du comment. Sur le chemin on lui expliqua que son âme sœur s’était rendue au lieu de leur habitation plus tôt dans la journée.
.
Il est vrai que Hellébore avait un peu perdu la notion du temps, mais en voyant le soleil prendre des teintes orangées et descendre dans le ciel, elle comprit qu’il n’allait pas tarder à faire nuit.
Dans ce qui semblait être le quartier résidentiel, elle observait les maisons, elles se ressemblaient toutes. Les jardins aussi, les mêmes hortensias aux mêmes endroits dans chaque jardins, tout était simple sans folie sans grandeurs, des rosiers en buissons par-ci et par-là
 
« Ils ne sont même pas odorants » pensa-t-elle en passant ses yeux sur le chemin en face d’elle.

Elle se demandait si les habitants les appréciaient vraiment, si c’était le cas elle était peut être de mauvaise fois et en repassant elle les trouverai beaux. Bientôt on lui indiqua la maison qu’elle allait occuper, identique aux autres.
On lui tendit les clefs alors que tout ce beau monde se retrouvait sur le perron. Après un soupire, elle se dit que la personne arrivée plus tôt n’avait peut être pas fermé la porte à clefs. Elle tourna la poignée prudemment sous les regards patients des deux personnes qui l’accompagnaient. Poussant la porte toujours aussi lentement en se maudissant intérieurement de pas avoir simplement toqué à la porte pour être sûre de ne pas déranger l’habitant de la maison. Elle posa un pied dans la maison et lança d’une voix peu assurée :
 
« Euh... Il y a quelqu’un ? »
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Mar 7 Aoû 2018 - 0:49
Chantonnant dans le salon, s'agitant comme une gamine dans un rêve, l'allemande raclait le fond du peau en plastique à l'aide de sa cuillère empruntée.. Enfin. Tout ici était à elle non ? Au moins un an. Alors pas empruntée non. D'ailleurs, c'est peut-être cette agitation, ce bruit, ce mélange de fantaisie puérile qui lui faisait rater le son de la porte qui s'ouvrait non loin, dans le simili de couloir qui donnait dans la pièce à vivre notamment. Où elle se trouvait justement. Ou alors c'est aussi le fait que cette même porte s'était ouverte à la vitesse d'une saison qui défile, évitant donc tout grincement de la porte de toute façon neuve.
Alors quelle réaction aurais-pu être plus naturelle que la sienne, en entendant une voix s'élever non loin, dans une langue étrangère. Du français, elle le reconnaissait, mais elle n'avait rien tiré des mots, aucune compréhension. Tout juste avait-elle lâché le pot et la cuillère en se tournant vers l'intruse, se reculant de quelques pas paniqués en la fixant d'un œil totalement perdu. Reculant encore et encore jusqu'à butter contre le canapé derrière elle, seule chose d'ailleurs, qui la faisait s'arrêter, et lui permettait de prendre quelques instants pour réfléchir. Et..

"Vous faites quoi chez-moi ? Vous êtes qui ?.."

Fronçant les sourcils de son œil dévoilé, l'allemande se souvenait seulement maintenant de son état, Resserrant par réflexe sa serviette, s'assurant de ne pas afficher de nudité quelconque devant elle. Au moins elle était bien couverte, la serviette pouvait faire office de serviette de plage après tout.

"Oh.. Peut-être plutôt en anglais. Vous êtes qui et.. Et... Attendez..."

Bon. Elle avait au moins le naturel de la réflexion de son côté. Elle était plutôt maligne, il fallait l'avouer. Et si la situation n'avait pas été aussi étrange et surprenante au début, elle aurait probablement compris aussi vite que la silhouette s'était présentée devant elle.

"Vous.. Êtes mon âme-sœur ? C'est ça ? Mais... Vous.. Enfin tu es une femme ?.."

Quelques points bonus pour le cliché sur l'équilibre des genres. L'étudiante n'avait jamais spécialement retenu d'attirance pour la gente féminine. Pas plus qu'elle n'en avait eu de majeurs pour la gente masculine au final.. Elle avait eu des coups de cœur. Et oui, les scientifiques lui avaient expliqués que le terme d'âme-sœur ne désignait pas forcément un attrait romantique obligatoire, donc elle aurait dû se douter qu'elle ne serait pas forcément en face d'un homme, le moment venu.
Pourtant, elle était surprise, parce qu'elle n'avait eu au final que.. Quelques heures, pour se faire à l'idée ? En excluant celles qu'elle avait passées à se vider l'esprit plutôt qu'à justement, réfléchir à ça.
Rougissant en détournant un peu le regard sur les escaliers qui menaient à l'étage, l'allemande se trouvait d'abord bête de s'être fait surprendre ainsi. Et en plus, elle se trouvait maintenant bête d'exposer ainsi le cliché qu'elle avait eu en tête. Soupirant derrière ses joues un peu rosies, plus par la situation que sa tenue, elle s'avançait lentement vers les marches. S'excusant poliment.

"Désolé, je pensais pas.. Être rejointe aussi rapidement. On m'avait dit que ça pouvait prendre.. Plusieurs jours. Je m'habille et je redescends. Tu peux déjà visiter ? Enfin comme.. Comme tu le sens hein !"

Ricanant un peu de son propre malaise, l'étudiante escaladait déjà la première marche en essayant d'ignorer les deux silhouettes qu'elle avait plus ou moins devinées derrière le pas de la porte. Autant entre filles.. Le coup de la serviette était acceptable, surtout avec une future colocataire à longue durée. Autant deux inconnus, ça la faisait tranquillement presser le pas pour retrouver sa tenue qu'elle avait laissé dans la salle de bain. Même pas envie de perdre son temps à fouiller les armoires qui avaient pourtant été fournies de quelques vêtements à sa taille.
Elle avait surtout envie de faire vite, redescendre et.. Et faire amende honorable sur cette horrible sensation malaisante. Pas évident quand elle se souvenait tout juste d'un truc une fois arrivée en haut des marches. Le yahourt et la cuillère qu'elle avait salement laissé par terre... Tant pis. De toute façon se baisser en serviette, c'était ridicule. Elle comptait nettoyer ça après. D'abord. Vêtement. Ensuite. Présentation. C'est en se concentrant sur un plan simple, qu'elle comptait se calmer un peu ! C'était qu'une âme-sœur après tout ! Surement un truc de scientifiques qui pensent pouvoir définir les sentiments à l'avance. Rien à prendre au sérieux du tout !...
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Mer 8 Aoû 2018 - 0:15
La situation était devenue vraiment embarrassante du moment où, pénétrant dans le séjour, l’immense séjour, elle avait trouver sa colocataire uniquement vêtue d’une serviette. Elle avait d’abord parlé d’une langue agressive aux oreilles pour se décider à parler anglais. Ce fut un premier coup d’œil pour le moins étrange et Hellébore se maudira pendant longtemps pour ne pas avoir frappé à cette maudite porte. Surtout qu’elle a du passer pour la dernière des imbécile à seulement rester bouche bée tandis que la jeune femme fuyait le plus loin possible de cette scène gênante.
Alors c’était à ça que ressemblait son âme sœur, elle avait l’air simple mais la jeune paysagiste n’avait pas eu le temps de la détailler, elle avait juste remarqué le cache œil qu’elle portait. Qu’est ce que cela pouvait il être ? Un grave accident ? Etait-ce de naissance ? Hellébore se demandait aussi de quelle nationalité pouvait être son âme sœur , elle n’arrivait pas à reconnaître la langue dans laquelle elle s’était exprimée.
Franchement la française n’avait pas pris en compte le facteur des multiple nationalité sur l’île. Que ce soit une femme ça ne la dérangeait pas, après tout elles n’étaient pas obligées d’être amantes, et au final elle s’en fichait pas mal. Mais elle trouvait que le fait qu’elles n’aient pas la même nationalité la titillait peut être un peu plus, elle savait qu’elle parlait bien anglais, même très bien, mais est ce que ne pas pouvoir parler français n’allait pas lui donner encore plus le mal du pays ? Elle verrait bien mais ça lui faisait un peu peur.

La femme étrangère était donc partie se changer, Hellébore se retourna vers la porte vers les personnes qui l’avaient accompagnées.

« Merci de m’avoir accompagnée… Je pense que … je peux me débrouiller seule maintenant… »

Après les avoir remerciés, avec son éternel rire nerveux gêné qu’ils aient put voir cette scène, ils partirent en fermant la porte laissant la jeune femme seule dans le séjour qu’elle n’avait pas pu explorer ou observer.
Elle commença à faire quelques pas dans le salon, il s’étendait pour donner sur une salle à manger et sur la cuisine ouverte.
En observant juste ceci elle en oubliait presque la présence d’une autre personne dans la maison. Ça lui changeait de la ferme de ses parents, avec ses poutres apparentes et la poussière épaisse sur chaque meuble, et son petit studio de ville, c’était à la fois grand et neuf. Elle avait presque l’impression que la maison était tout droit sortie d’un catalogue. Après un tout petit tour du séjour en tapotant un peu tout les meubles, pour elle ne savait quelle raison. Peut-être parce que tout ça lui paraissait totalement irréaliste et qu’en touchant un peu à tout, elle se rendrait compte qu’elle ne va pas se réveiller.
Elle lâcha un soupir, tout était trop propre, impersonnel et non-vivant. Normal, sa colocataire n’était arrivée qu’il n’y a quelques heures. Et voilà, elle retournait au sujet de départ : cette femme. Un lien ? C’est ce qui les unissait apparemment, elle avait eu une drôle d’impression en la voyant mais de là à ce que ce soit un véritable lien… Elle ne savait pas quoi penser de tout ça.
Hellébore écourta sa petite visite.

« Ne serait-ce pas plus chaleureux de laisser son âme sœur lui faire la visite ? » pensa-t-elle

Elle allait s’asseoir sur le canapé pour attendre la jeune femme. Mais au moment de retourner à l’endroit où elles s’étaient vu pour la première fois elle remarqua le pot de yaourt qui était tombé au sol. Elle se baissa pour le ramasser alors qu’elle entendait quelques bruits de pas dans les escaliers. Le tenant du bout des doigts, elle se dirigea vers la cuisine où devait certainement se trouver la poubelle. Elle ouvrit quelques tiroirs pour fouiller et essayer de trouver de quoi nettoyer, après plusieurs tiroirs écumés, toujours rien. Elle ferma le cinquième tiroirs qu’elle avait ouvert et se releva pour réfléchir à l’endroit où pouvait se trouver les produits et accessoires ménagés . En relevant les yeux, son âme sœur se trouvait là, elle se demandait sûrement ce qu’Hellébore était entrain de faire.
Un petit rire nerveux sortit de sa bouche alors qu’elle commençait à s’expliquer :

« Enfaîte je- »

Elle se stoppa net, en se rendant compte qu’elle avait commencé sa phrase en français. Fichus automatismes !
Elle s’éclaircit la gorge et recommença en anglais :

«  Enfaîte je nettoyais le… yaourt… »

Se trouvant totalement ridicule elle se retourna pour chercher dans d’autres tiroirs et placards.

« Tu aurais trouvé des produits ménagers ? P-parce que ça à un peu tacher le sol… »

Elle ne savait même plus trop ce qu’elle faisait, les mains moites, elle ne pensait pas être aussi nerveuse au moment de lui parler. Elle abandonna alors que l’autre femme semblait réfléchir à cette question futile posée. Elle lui indiqua ensuite de la tête le placard dans lequel on pouvait y trouver. Un des dernier qu’Hellébore avait fouillé. Elle prit tout le nécessaire et se retourna. Elle pressa le pas pour se rendre au lieu du crime de yaourt, en évitant de croiser le regard de son âme sœur sous peine de rire nerveusement et de passer pour quelqu’un de pas très sain d’esprit. Alors qu’elle l’était ! Enfin elle le pensait…



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#ff9933 quand elle parle en anglais

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Mer 8 Aoû 2018 - 11:18
L'allemande avait terminé de monter les escaliers, sans que son âme-sœur ne l'interpelle pour une question ou quoi que ce soit. Remarque, elle avait rapidement douté qu'elle l'a retienne, son œil unique lui avait bien montré que la demoiselle arriviste était aussi gênée par la situation qu'elle-même. C'est donc avec un plaisir certain qu'elle s'était éclipsée à l'étage, s'enfermant dans la salle de bain pour remettre son simili d'uniforme habituel, ce pantalon souple et cette veste légère qui chevauchait le chemisier blanc presque camouflé entièrement. Elle en profitait au passage pour défaire la serviette de ses cheveux, libérant sa toison châtain qu'elle peignait rapidement avant de la laisser sauvageonne.
En réalité, elle était assez enjouée de faire connaissance si vite. Comme quoi, même une situation aussi coquasse ne pouvait pas la déstabiliser éternellement. Descendant les escaliers tranquillement, moins rapidement qu'elle les avait montés, l'étudiante tournait le regard aux alentours une fois en bas, cherchant la présence de la demoiselle dont elle n'avait pas eu le temps de demander le nom. Et les scientifiques qui l'avaient probablement accompagnée. Mais son regard ne finissait par déceler qu'une seule présence, et c'était cette fameuse âme-sœur, affairée dans la cuisine, attirant une petite curiosité de la part de la borgne.
Observatrice, elle avait tout de suite remarqué que le malaise était encore présent chez sa vis-à-vis. Et elle entendait une nouvelle fois un petit son d'une langue étrangère. Du Français, elle en était persuadée. Elle n'avait pas spécialement compris, mais les intonations.. Et l'accent qu'elle décelait dans les mots anglais qui suivaient, la confortait sur l'idée. Elle n'avait même pas pensé une seule seconde qu'elle pourrait se retrouver en face d'une.. Étrangère ? En fait, elle ne savait même pas où se trouvait l'île, alors ils devaient tous être des étrangers d'une certaine façon..
Néanmoins, tout en souriant en coin, essayant d'apaiser la française, l'allemande pointait du menton le tiroir qui décelait les torchons et le produit vaisselle. Elle avait eu la chance de déjà fouiller un peu pour sa part.

"Juste là. Désolée pour la scène dès ton arrivée.. En fait on m'avait dit que ça pouvait prendre plusieurs jours pour trouver.. La bonne personne. Ça prend parfois moins de temps visiblement."

Ricanant légèrement elle se dressait devant la demoiselle, tendant la main pour récupérer le torchon doucement.

"C'est ma bêtise, je vais pas te faire nettoyer à ma place."

Sans réellement laisser le choix, elle se tournait rapidement jusqu'à sa bévue, la nettoyant rapidement. Pas que le yahourt soit réellement tâchant, surtout aussi peu de temps après l'avoir renversé. Essuyant distraitement, l'étudiante relevait le regard vers son interlocutrice, cherchant à engager un peu mieux la conversation, reprendre sur une base bien distante de cet événement bête mais.. Qui finirait par l'amuser plus qu'autre chose. Elle commençait déjà à trouver ça drôle en fait.

"Je.. Suis.. Milya Luger." Un petit effort difficile, cherchant chacun des deux pauvres petits mots de Français qu'elle alignait, avant de reprendre. "Je suis pas très douée en Français. Tu es bien Française, je me suis pas trompée ?"

Souriant à nouveau, elle se relevait, la tâche bien disparue déjà, avant d'aller poser le torchon sur l'une des poignées des meubles, l'étendant tranquillement en rangeant le reste. Puis elle rejoignait à nouveau son âme-sœur désignée, lui tendant la main pour une poignée féminine, un grand sourire cette fois. Après tout, elle adorait autant rencontrer des gens qu'apprendre à les connaître, et même si cette rencontre était un peu forcée par un Destin contrôlé par une organisation étrange.. Ça n'en restait pas moins une occasion.

"Enchantée en tout cas, d'après eux on doit s'entendre forcément mais.. J'espère en tout cas que ce sera le cas ! Je te fais visiter ? Visiblement les gens qui t'accompagnaient sûrement comme moi tout à l'heure ont décidé de me laisser faire pour cette fois ~"

Rigolant honnêtement, la nature enjouée de l'allemande ressortait finalement. Le rouge au joue de l'histoire de la serviette s'était envolé, et laissait place à une radieuse bienveillance en envie de bien faire avec sa colocataire imposée. Imposée mais pas spécialement décevante, elle avait l'air adorable après tout, d'après Milya, et même si son avis se basait sur à peine quelques minutes communes, elle sentait bien qu'elle allait pouvoir profiter de l'année en compagnie agréable. Intuition féminine, qu'ils appellent ça, les gens vieux jeu.


Dernière édition par Milya Luger le Sam 11 Aoû 2018 - 15:13, édité 1 fois
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Ven 10 Aoû 2018 - 23:33
Son interlocutrice avait du comprendre son malaise qui devait sans doute être écrit vraiment très gros sur son front avec des lettres rose fluo, pailletées, qui s’éclaire dans la nuit au cas où on ne le verrait pas assez. Elle répondu a ses “ excuses “ par un hochement de tête, ne sachant pas trop quoi rajouté, à part un petit sourire. Elle espérait vraiment qu’elle allait réussir à se détendre avant la fin de la journée, ou de l’année. Elle savait que ça ne devait pas être très agréable pour cette personne d’avoir quelqu’un de gênée avec elle.
Elle s’était arrêtée dans sa course au nettoyage quand son âme sœur l’avait interpellée pour lui proposer de nettoyer à sa place. Pas qu’Hellébore avait très envie de nettoyer mais par politesse, et aussi parce que ça lui permettait de se distraire un peu, elle aurait voulu finir cette tâche. Elle commença donc sa réponse :

« Nan t’inquiète- »

Mais avant qu’elle put finir ce qu’elle avait entre les mains avait disparu pour apparaître dans celles de sa colocataire.

« -pas… »

Elle soupira doucement en riant légèrement. La jeune femme en face d’elle n’avait plus l’air très mal à l’aise, comme si ce qui s’était passé, il y a peu de temps, était déjà loin derrière elle. Ce qui commençait à détendre Hellébore, ce qu’elle avait espéré commençait à doucement à arriver. Elle se sentait étrangement de mieux en mieux avec cette femme.
Elle se sentait tout de même un peu bête de rester debout comme ça, à la regarder faire, mais elle ne pouvait pas aider, ce serait totalement in-u-tile. Alors quand son âme sœur releva la tête, l’air presque amusé, la paysagiste eu le tic d’incliner légèrement sa tête sur la droit, se demandant bien ce que l’autre allait dire.
Au départ elle n’avait pas tilté, mais quand elle avait comprit qu’on lui avait parlé en français, elle était tellement heureuse et un grand sourire se dessina sur ses lèvres, mi-surprise mi-enchantée. Milya, comme elle venait de se présenter, était définitivement une personne géniale qui avait l’air de savoir comment mettre les gens à l’aise. Et puis… elle parlait un peu français ! Elle lui répondit donc de suite :

« Je… non tu t’es pas trompée ! Mais même si ce ne sont que quelques mots tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir. ( Elle s’humecta les lèvres avant de continuer) Euh… Par contre je suis pas sûre de quel pays tu viens je suis désolée… En tout cas je m’appelle Hellébore Rasmussen. »

Elle lui rendu son sourire, même si c’était compliqué de rendre un sourire alors qu’elle avait déjà un très grand sourire. Elle la regarda s’approcher, la suivant des yeux chacun de ses mouvements légèrement impatiente de savoir ce que lui réservait encore son âme sœur. Celle-ci lui tendit la main de manière très élégante. Hellébore hocha la tête.

« De même. »

Elle lui prit la main et la serra peut être un peu trop fortement, une vraie poigne de fermière. Elle lui sourit un peu gênée, comme à son habitude, en s’en rendant compte face à la petite grimace de Milya, desserrant son emprise.

«  A vrai dire, je me suis dis que ce serait peut être plus sympathique que tu me fasses visiter, donc je leur ai donné congé. Euh… mais si tu le veux bien sûr ! Je t’obliges pas. »

Elle rit un peu avant de la reregarder dans les yeux, enfin … dans l’œil, elle ne s’y était pas attardée, c’était sûrement un sujet que son âme sœur n’avait pas envie d’aborder. Au départ elle voulait juste voir dans son regard si elle acceptait de lui faire visiter mais au final elle s’était attardée sur le cache œil qui recouvrait une partie de son visage. Elle détourna son regard et commença à se retourner vers les escaliers. Et dans un rire nerveux elle rajouta :

« Alors… le premier étage ? »

Milya acquiesça et lui passa devant pour commencer la visite. L’étage ressemblait assez au rez de chaussé, épuré et assez différent des maisons dans lesquelles elle avait vécu.

« C’est … grand … ? Mais assez vide, tu ne trouves pas ? »

Elle voulait juste essayé de combler le vide de la visite, puisqu’il n’y avait pas grand-chose à dire sur les lieux. Mais elle attendait tout de même que son interlocutrice lui réponde.

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#ff9933 quand elle parle en anglais
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Sam 11 Aoû 2018 - 15:33
Haussant un sourcil devant sa bévue, l'allemande se rendait compte qu'elle avait deviné la nationalité de sa partenaire, mais que l'inverse n'était pas forcément vrai. Et même si elle souriait largement devant la réaction à ses deux petits mots de français, elle se rattrapait rapidement après avoir entendu le nom de son âme-sœur.

"Ah ! Désolée. Je suis allemande. J'ai oublié de le préciser. Pas si loin que ça de chez-toi donc ~"

Rigolant un peu pour rien, et serrant tendrement la main que lui tendait la fameuse Héllebore, l'étudiante fut surprise par la force de sa main. Esquissant une grimace plus fictive que réellement douloureuse, un peu comme quand on se cogne, mais qu'on a pas mal, on ressent ce besoin de dire 'Aïe' malgré tout. Et bien là elle n'avait pas mal, mais avait esquissé une petite moue au coin des lèvres, avant de se ressaisir, en rigolant à nouveau pendant qu'elles se relâchaient mutuellement.

"Ouah, t'as une bonne poigne." Rassurant la demoiselle en repérant sans mal sa petite gêne de retour. "Au moins je sais à qui tendre les pots de confitures pour les ouvrir !"

Pouffant à sa blague plutôt.. Mauvaise et peu originale, l'allemande se réjouissait tout de même de voir que son attitude détendue contaminait légèrement sa vis-à-vis. Elle était encore un peu gênée, et elle ne doutait pas qu'elle le serait à chaque fois qu'un petit 'accroc' réel ou exagéré, interviendrait. Mais la voir sourire plus aisément, et décrisper ses traits était rassurant. Elle s'en serait voulu de mettre en permanence mal à l'aise sa colocataire. Elle n'aurait pas de mal à profiter de l'endroit, mais savoir qu'elle empêche l'autre de faire de même aurait été gênant pour elle.
Elle fût néanmoins surprise d'apprendre qu'elle s'était méprise. L'idée de faire visiter à Héllebore n'était pas venu des accompagnateurs, mais justement de cette dernière, qui les avait plus ou moins congédiés une fois arrivée, et après avoir vu la présence de son âme-sœur. En serviette ou non, il est vrai que c'était déjà plus agréable de faire connaissance en visitant, que de s'ignorer pendant que les scientifiques présentaient machinalement salle après salle.
Repérant le coup d’œil sur son œil unique, et finalement sur le tissu barrant le second, l'allemande voyait bien aussi vite la petite fuite de la française, qui se dirigeait vers l'étage. Répondant d'abord sur place, elle s'avançait ensuite tranquillement pour rattraper son âme-sœur.

"Et bien, pas très grand. Deux chambres, une salle de bain, un toilette." Revenant à son niveau, l'étudiante se penchait un peu en avant, pour se dresser dans le champ de vision de sa partenaire de vie. "Ne t'en fais. Pour le cache-œil je veux dire. Tout le monde le fixe au début, mais on s'y fait visiblement."

Souriant platement pour montrer qu'elle ne voulait vraiment pas prendre offense de ce que personne ne pouvait réellement contrôler. La curiosité. Elle n'allait pas pour autant parler si vite de ça, surtout qu'en montant, les pièces se faisaient visiter rapidement, et la conclusion de la demoiselle joignait à la perfection celle de l'allemande qui hochait vivement la tête pour acquiescer.

"Ouais ! Je trouve aussi, on est toutes deux d'accord alors. Je pense que... Je pense que c'est fait exprès. C'est pas moche, mais ça demande de la personnalisation. C'est pour nous pousser à en faire notre vrai chez-nous. Et vu qu'on est deux... Se mettre d'accord. Ou peut-être que certains duos sont plus explosifs, et se marchent dessus ? J'sais pas trop à quel point ça fonctionne leur histoire d'âme-sœur en fait..."

Se grattant un peu la tête sans trop savoir ce qu'elle pouvait en dire de plus, l'étudiante comptait bien décorer tout ça. Apporter les touches personnelles que n'importe qui mettrait dans sa maison. Mais elle le ferait avec l'avis de sa colocataire, puisque c'était le plus logique et respectueux pour elle.
Sortant le portable offert par le Fil Rouge, elle faisait rapidement défiler les sites qu'elle avait déjà observés, avant d'en montrer un rapidement.

"On peut commander plein de trucs. Je pense que le Fil Rouge gère les livraisons. Comme ça.. Ils gardent un oeil sur chaque expérience ? Sûrement." Sans se rendre compte du potentiel côté 'jeu de mot' de l'oeil, la demoiselle ouvrait ensuite le réseau social de l'île. "Je t'ajoute ? Vu qu'on vit ensemble maintenant.. Autant pouvoir se joindre facilement. Si on fait des courses, si on rentre tard, ou j'en sais trop rien. Des trucs de vie commune non ?.. Ahah.. Je t'avoue que je suis pas spécialement habituée à ça en dehors de ma famille avec qui bha.. Les habitudes sont bien huilées."

Déballant ses grandes phrases avec aisance dans la langue anglaise, mais avec une voix tout de même un peu gênée sur l'instant, de devoir vivre à deux comme ça, sans prévoir à l'avance, même si sa partenaire semblait parfaitement sympathique et adorable, c'était.. Express. Et l'allemande devait avouer qu'elle était autant excitée à l'idée de participer à cette expérience, qu'inquiète quant à son déroulement.
Elle retournait ensuite vers les escaliers, puisque l'étage n'avait plus de secrets. Tournant le regard vers la tendre demoiselle.

"On grignote ? Ils ont remplis les réfrigérateurs et les placard en parti. Pour qu'on ait ce qu'il faut dès le départ. Et puis on pourra faire connaissance en soirée canapé-télé."

Offrant un nouveau grand sourire, elle dévalait finalement les marches, avant de se diriger dans la cuisine ouverte. Observant l'heure d'un œil curieux. Bientôt le milieu de soirée, bientôt l'heure du repas. Mais un peu tôt quand même.

"Apéritif ? Ou on cuisine ? Je suis pas vraiment... Un modèle d'ingéniosité dans la cuisine.. Mais je fais de très bonnes pâtes carbonara !"
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