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Dim 23 Sep 2018 - 4:02
▲▼ De drôles de vacances.Je cligne des yeux et je m’étire passablement, décidant de garder mes paupières closes. Et encore une bonne nuit de sommeil ! Une bonne nuit de sommeil ? ; une bonne préparation au suicide assisté, oui. Ah, toujours aussi charmantes. J’vais t’en filer du charme ; et du meurtre, aussi ; et pourquoi pas un putain de kidnapping, tant qu’on y est… Oui, vous m’avez manqué aussi. Je souris paisiblement et tourne sur le flanc pour cesser de fixer le mur blanc tout juste sous mon nez. Ah, toute la salle est est blanche. Pourquoi pas… Une main sur le crâne, je me redresse en position assise sur le lit où je dormais. Que s’est-il passé ? Je baisse les yeux sur mes vêtements, sur ma veste que j’ai toujours, sur mes boucles d’oreilles que je porte toujours, sur mon collier qui éclaire toujours mon haut blanc. Bien, j’ai l’essentiel. … Que s’est-il passé ? Tout en faisant mouliner mes épaules et en m’étirant le dos, je repasse les derniers souvenirs que j’ai en mémoire. Voyons, j’avais envoyé un texto pour dire à mon manager que je voulais des vacances, puis je me suis étiré une heure ou deux et… Mon index retrace de lui-même ma mâchoire inférieure. … et quoi ? Qu’est-ce qui a bien pu m’amener ici, dans cette salle blanche ? D’un blanc qui ne me plaît pas, suis-je obligé de préciser. Moi je l’aime bien ; tu vas pouvoir montrer à tout le monde l’étendue de ton inutilité, comme ça. Ignorant les voix, j’inspecte la couleur de plus près. Encore plus criard qu’un blanc hôpital ? Ils y sont allés fort… Et je te rappelle qu’ils t’ont enlevé, du con ; sans doutes pour essayer de rentabiliser ton existence en étant un cobaye ; quoique, même là tu seras toujours inutile… Mais oui, mais oui. Ta gueule crétin d’cerveau, ta gueule.

Je m’extirpe du lit et prends le soin de remettre couette et drap correctement en suivant, puis je m’étire sur le sol frais. Je n’ai rien d’autre à faire de toutes façons. Tu peux aussi te suicider ; j’ai entendu dire que tu peux te pendre avec un drap ; mais ça n’a aucun intérêt si tu ne tues pas d’autres personnes dans l’équation ; ouais, attends un peu avant de te suicider. Je me masse une tempe alors que j’étire mes muscles dorsaux. De mieux en mieux… Une fois que j’arrive à faire un grand écart facial sans douleur, soit dix minutes plus tard, j’entends un bruit de pas puis la porte qui s’ouvre. Je souris au nouveau venu, aussi serein qu’à l’accoutumée.

- « Bonjour. , je lui lance d’une voix sereine et paisible.
- Bonsoir., dit-il d’une voix professionnelle, me faisant arquer un sourcil amusé.
- … Bonsoir. », je réponds d’une voix amusée.

Vous allez aller tellement loin comme ça… Au moins on avance. … tellement loin en arrière… Mon sourire amusé s’accentue mais je ne réponds – mentalement – rien à ça. Tranquille et serein, j’attends patiemment qu’il me dise la suite. L’homme passe une main dans ses cheveux et je penche ma tête de côté – gauche –, légèrement. Oui… ? Le silence s’éternise et, calme et patient, je le respecte. Je remarque que je suis depuis tout ce temps toujours en grand écart facial et je détends tendons et articulations, reprenant mes étirements. Putain, il était temps que tu le remarques. Rabat-joie. Mon sourire amusé s’agrandit.

- « … Avez-vous bien dormi ?
- À merveille !
, je réponds chaleureusement. Et toi, comment tu vas ? La famille, les amis, tout va bien dans le meilleur des mondes ? »

S’il arque un sourcil à ma remarque, il ne semble pas prendre en compte mes questions et embraye directement sur la suite. Je souris, simplement et sereinement.

- « Nous vous avons enlevé ici, à Sindety, afin de vous faire participer à l’expérience du Fil Rouge., dit-il clairement, amorçant un geste pour stopper toute protestation. Devant mon silence et ma sérénité intacts, il marque un temps d’arrêt avant de reprendre aussi professionnellement qu’avant. Vous devrez vivre dans une maison avec votre âme sœur ; toutes vos finances sont gérées par le gouvernement, vous n’avez pas à vous en soucier. Vous avez un an pour choisir si vous restez vivre ici ou non et, si c’est votre choix, vous devrez être stérile., m’explique-t-il, plantant ses yeux dans les miens. Des questions ?
- Du tout, votre explication est très claire. Vous me proposez des vacances, à durée indéterminée qui plus est. C’est très aimable à vous mais pourrions-nous commencer par quitter cette pièce ? »
, demandé-je, sereinement et paisiblement.

S’il fronce les sourcils, il recule en silence et me tient la porte tout en s’effaçant de l’entrée pour me laisser passer. Je le remercie d’un signe de tête et je l’attends hors de la salle criarde. Nous nous mettons à marcher et, alors que nous sortons du bâtiment nommé le CFR, il me remet un téléphone portable – qui est désormais le mien selon ses dires – puis me fait visiter les lieux. La ville, la fameuse Sindety. Si ma mémoire enregistre et engrange au maximum d’informations sur mon environnement, ma sérénité accueille ses explications plus approfondies avec une tranquillité qui semble le perturber. Un sourire taquin au coin des lèvres, je ne dis rien et le laisse poursuivre. Il peut me dire ce qu’il veut, j’ai déjà décidé que je suis en vacances. Et quitte à être ici, autant prendre des vacances à durée indéterminée… ici. Oh putain, ça c’est une bonne idée ! ; vu comment les lieux empestent le louche, t’as une chance de pouvoir te suicider en butant un maximum de personnes ! ; vas-y, j’aime cet endroit ; eh Aaron, détruis-toi mentalement au passage, pour voir ? Si mes lèvres ne bougent pas, l’intensité de mon sourire taquin s’adoucit. Ah, ces voix… aimables, bienveillantes, féeriques… Mon imagination à ce point débordante m’étonnera toujours. Quand il me remet le dossier de mon âme sœur, je croise mes mes mains derrière ma tête et mon sourire taquin se teinte d’un amusement qui peut facilement être pris pour du foutage de gueule quand on me connaît pas.

- Pas besoin.
- Êtes-vous vraiment sûr que vous ne voulez pas du dos-…
- Oui.
- Bien. Sachez que votre âme sœur est Ayano Chigiku. Je vous conduis maintenant à ce qui sera votre, à vous et elle, future demeure.
, dit-il d’une voix aussi polie que professionnelle qui me fait rire avec légèreté.
- Charmante attention. Je t’offre un café en arrivant là-bas ?, je lance à la cantonade. Un silence de plomb me répond et, posant ma main sur son épaule, je me rapproche de lui pour lui murmurer une phrase à l’oreille sur le ton de l’intime confidence. Et entre nous, je pense que tu as plus besoin d’un bon whiskey ou d’une bonne eau de vie de poire. Vu les balais que t’as dans l’derche, mon gars… »

Le silence me répond à nouveau, me faisant sourire sans que je ne m’y attarde outre mesure. Et tu oses dire qu’il a des balais dans l’derrière ; vu les balais que t’as dans les synapses, t’es carrément gonflé ; mais qu’est-ce que t’es con parfois… Et qu’est-ce que vous pouvez l’être autant que moi… Tu la fermes et tu le tues. J’ignore les voix et je me contente de regarder attentivement ce qui m’entoure, laissant l’homme me guider à travers les artères principales de la ville. Moins de trois minutes plus tard, nous arrivons dans un quartier où toutes les maisons sont identiques. … ou du moins le semblent-elles de l’extérieur. Pourquoi pas… T’es au courant qu’il a parlé d’Ayano ? Oui. T’es au courant que ça signifie qu’elle est là, ici, à Sindety ? … Ah bon ? Voilà qui est étonnant ! Arrête de jouer aux plus fins, Aaron. Je ne joue pas. T’as capté qu’ils ont fait d’Ayano ton âme sœur ? J’ai pas besoin d’eux pour qu’elle soit plus que ça. Mièvre ; niais ; putain, ‘ron, te mets pas à être dégoûtant en plus d’être inutile… ; va te suicider plutôt ; tu nous désespères, mais à un point… Oh, pauvres chéries… Un sourire léger aux lèvres, ma mémoire continue d’enregistrer tout ce qu’elle voit et, arrivés devant la porte fatidique, l’homme me glissa le dossier d’Ayano sous l’aisselle. Un petit rire s’échappe de mes lèvres. Têtu, ce sale gosse… T’es encore pire toi ; d’toutes façons, vu comment t’es inutile t’es forcément pire. Ignorant les voix, je me tourne vers l’homme.

- « Alors, ce café irlandais ?
- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-le nous le savoir ; le CFR répondra au maximum à vos attentes. À ce propos, tout ce qui peut servir d’arme a été confisqué jusqu’à nouvel ordre ; nous sommes en plan vigie-pirate.
- Mon pote, si tu commences à te foutre la vigie d’un trois-mâts dans l’cul vu tous les balais qui y sont déjà, tu vas crever prématurément…
, commencé-je, sans perdre une once de sérénité et de bonne humeur. L’homme m’ignore et s’en va. Pourquoi pas… On s’fera le café irlandais une prochaine fois ! », lancé-je en levant mon bras pour le saluer.

Je me tourne vers la porte d’entrer et vais pour y toquer mais la porte s’ouvre d’elle-même, sur une femme aux cheveux roses de ma connaissance. Appuyant mon bras gauche contre l’encadrement extérieur de la porte, j’ancre mon regard dans le sien, laissant le silence nous isoler comme il sait si bien le faire. Au bout d’une vingtaine de secondes, mon sourire se fait plus charmeur.

- « Salut beauté. », murmuré-je de ma voix douce et inconsciemment suave, lui chatouillant le visage du souffle de ma respiration.
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Dernière édition par Aaron Takamura le Dim 23 Sep 2018 - 19:30, édité 1 fois
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Dim 23 Sep 2018 - 16:49


» Hey Guapo...
Tsubasa ni kizu wo tsukerareta
Ugokanai kago no tori
Kami-sama nante inakute hontou wa...

Où est-ce que je suis ?

L'hôpital ? Non. Probablement pas. Le mur blanc au-dessus de ma tête n'est pas creusé des mêmes incurvations décoratives que celui de la chambre à laquelle j'ai presque été habituée. L'odeur elle-même n'est pas la même. Pas la moindre odeur de médicaments. Pas la moindre assistance respiratoire. Pas même de transfusions pour me faire comprendre que ma santé a encore décidé de se manifester après quelques longs mois de tranquillité. Il ne m'est rien arrivée. L'évidence soulève un poids de mes épaules mais la question reste la même. Où ? Tout est blanc. Vide. Trop vide. Yuu n'est pas là et je n'ai avec moi qu'une couette qui couvre les vêtements que j'avais, lorsque... Lorsque quoi ? Mon subconscient se heurte à un mur que je n'essaie même pas de franchir et je me redresse tout d'abord calmement pour inspecter la façon dont je suis habillée. Sans grand succès. La douleur vive qui fuse dans mon crâne m'oblige à me rasseoir sur le bord du lit et je fronce un peu les sourcils en le sentant autant s'enfoncer sous mon poids. Je ne suis définitivement pas à l'hôpital. Et la porte qui s'ouvre à ma droite ne fait que confirmer ce détail. Ce n'est pas un médecin.

« Bonjour. »

Je ne lui réponds même pas. Son sourire semble pourtant encourageant, mais je n'ai ni l'envie, ni le temps de donner de l'intérêt à ce genre de futilité. S'il a l'air de s'amuser un peu de mon manque de coopération, il ne prend toutefois pas la peine de le relever et soutient simplement mon regard en continuant sur sa lancée.

« Je ne vous demanderai pas si vous allez bien, vous êtes pâle comme un mort mais je tâcherai de faire attention en vous guidant jusqu'à chez vous. »
Chez moi ? »

Ma réaction a tout l'air de lui plaire. Et moi j'aime de moins en moins ça.

« Vous êtes à Sindety, plus précisément au CFR. Vous avez été... Disons sollicitée sans votre accord pour participer à une expérience appelée le Fil Rouge et vous avez un an pour accepter de rester ici ou non. Je vous déconseille de commencer à paniquer dès maintenant, vous n'avez que le début de l'explication. »

Conseil ou pas, je sens mon estomac se tordre violemment alors même que mes mains se resserrent instinctivement sur la couette sous mes doigts. Ne pas paniquer ? Où est Yuu ? Où est-ce que je suis ? Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce que tout va bien ? Ce n'est pas pour moi que j'ai peur, c'est pour elle.

« Durant cette année, vous vivrez aux côtés de votre âme sœur aux frais de l'état, qui gérera les moindres de vos dépenses sans que vous n'ayez à vous soucier de quoi que ce soit d'autre que de simplement vivre, et sans possibilité de vous en aller avant la date fixée à votre décision finale. Sachez cependant que, si vous décidez de rester, vous devrez renoncer à vos proches mais également à votre capacité à enfanter. Vous avez des questions ?
Où est ma sœur ?
Là où vous l'avez laissée.
C'est une plaisanterie ?
Non. »

Simple, clair, précis, direct et concis. Et la sincérité écrasante dans ses yeux me donne presque envie de vomir. Autant que son sourire.

« Et si je refuse ?
Le résultat sera le même : vous resterez ici un an. Vous ne pouvez rien faire pour vous en aller, je m'y ferais si j'étais vous. Mais pour l'heure, je vais commencer par vous montrer Sindety.
Je n'en ai pas envie. »

Je sais que c'est puéril. Sûrement ridicule, même. Le sourire encourageant qu'il m'offre pour réponse parle pour lui et il semble être persuadé que je vais revenir sur ma décision, puisqu'il ouvre la porte sans me lâcher des yeux. Alors que je me retrouve à écraser les miens avec les talons de mes mains.
Non. Non non non non non non non. Je vais me réveiller. C’est sûrement un cauchemar. Je dois me réveiller.

« Votre âme sœur est Aaron Takamura, soit dit en passant. »

La nouvelle m'arrache un frisson désagréable mais elle a au moins le mérite de me ramener à la réalité. Aaron ? Qu'est-ce qu'il fout ici ?

« Il est ici ? »

Un sourire. Encore.
Si Aaron est mon âme sœur, évidemment qu'il est ici. Et l'évidence ne me percute qu'au moment où je me redresse finalement pour le rejoindre à la porte.

Aaron. Mon âme sœur.
J'ai l'impression que toute cette mise en scène n'est qu'une mauvaise blague de Yuu mais tout a l'air réel. Trop réel. Jusqu'au portable qu'il me tend une fois que nous sortons de l'établissement.

« Le vôtre ne fonctionne pas ici alors il ne vous sera pas rendu. »

Surprenant.
Mais je n'ai même pas le temps de lui répondre. Il me montre la ville et j'arrive tout juste à entendre ce qu'il me dit. Mes oreilles sifflent, mes veines battent bien trop fort dans mes tempes et c'est presque comme si mes poumons refusaient l'air qui leur est accordé. C'est n'importe quoi.
Et pourtant cruellement réel. Rien ici ne me permettra de retourner à Tokyo. Rien ici ne me permettra de retrouver mon ancienne vie, si ce n'est la fin d'une année que je n'aurai jamais la patience de voir s'écouler.

La visite se finit tellement vite que j'ai à peine le temps d'assimiler que je suis réellement arrivée devant chez... Aaron. Ce n'est pas chez moi. Ce ne sera jamais chez moi et je frissonne lorsqu'il me tapote aimablement l'épaule pour me ramener à la réalité.

« Le dossier de votre âme sœur. Vous en aurez probablement besoin si v-- »
Allez vous faire voir. »

Ni plus ni moins. Mon prétendu portable s'envole de mes mains pour atterrir je ne sais où et je ne prends le dossier qu'il me tend que pour le lui renvoyer dessus. Le seul avantage que j'ai à entrer dans cette maison est que j'échappe à sa gueule d'employé administratif prétentieux.
Et ce n'est qu'une fois la porte fermée que je me laisse aller. Un peu. Ma tête s'abat instinctivement contre le battant et je ferme les yeux de toutes mes forces en essayant de mettre un peu d'ordre dans mes pensées. Le fait qu'Aaron soit mon âme sœur ne m'ébranle qu'à peine. Je le sais, qu'il l'est. Au même titre que Yuu. Il s'est différencié comme l'une de mes âmes sœurs avec un temps que je n'ai presque pas vu passer, mais c'est davantage l'importance qu'ils semblent y accorder, qui m'effraie. Autant que le fait de me retrouver là où je suis. Je ne suis pas furieuse, pas plus que je ne me sens perdue. Pour la première fois depuis trop longtemps, j'ai peur, tout simplement. Peur à en gémir, peur à en crier, peur à en pleurer. Mes mains se glissent nerveusement dans mes cheveux et je les agrippe presque par automatisme en sentant mon cœur éclater, encore une fois. C'est à ne rien y comprendre. La situation est presque trop ironique. Aaron. Sindety. Moi. De toutes les personnes sur lesquelles j'aurais pu tomber, on m'a tout de même laissée l'espoir de croire que c'est une mauvaise blague qui sera bientôt terminée. Une mauvaise blague qui prend des allures improbables et ridicules.

Un soupir nerveux s'échappe de mes lèvres et je me redresse pour aller au moins jeter un œil à la prison dans laquelle je suis supposée vivre un an. Un an. Le plus surprenant est l'absence totale de tout objet tranchant. Des couverts en plastique, que j'aurai sûrement un certain mal à utiliser. Mon premier réflexe est de chercher des baguettes mais l'éclat d'une voix familière à travers la fenêtre entrouverte me fait sursauter. Frémir. Mon cœur s'arrête un instant et j'ai à peine le temps de le voir que mes jambes me dirigent d'elles-mêmes vers la porte. Il est là. Il est vraiment là.

Et le simple fait de voir ses yeux trouver les miens suffit à alléger un peu plus la panique qui me tord les boyaux depuis que je me suis réveillée. Il me sourit. De ses sourires que j'ai pris l'habitude d'ignorer, sûrement parce que je sais qu'ils font partie des choses qu'il ne faut pas prendre au sérieux chez lui. Tout comme les mots qui suivent. Pourtant, mon visage se déforme en une brève grimace blasée et je me décale en croisant mes bras sous ma poitrine. Juste avant de finalement lui refermer la porte au nez. Stoïque.

J'espérais qu'il serait au moins un peu plus paniqué. Qu'il aurait peur lui aussi.
Ou peut-être qu'au contraire, je ne réagis de cette façon que parce que je peux me permettre d'un peu plus me laisser aller. Simplement parce que lui-même semble l'accepter. C'est égoïste, sûrement. Je sais qu'il le sait. Et je sais aussi qu'il ne me le reprochera jamais.

« Merci. » je murmure, à peine, avant de me décaler de la porte. « Mais tu restes un crétin. »
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Dernière édition par Ayano K. Chigiku le Mar 25 Sep 2018 - 11:13, édité 1 fois
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Dim 23 Sep 2018 - 20:33
▲▼ De drôles de vacances.Ses yeux effrénés se posent sur les miens et je les soutiens avec ma sérénité habituelle. Et un petit sourire, et un léger sourire, et un sourire aussi délicat qu’un rêve se dessine lentement sur mes lèvres. Fort. Quelque chose de fort. Une hallucination. Non… Je le ressens au plus profond de moi comme une évidence mais d’une manière qui est différente des sentiments que je ressens pour elle. Le silence se fait, tire et étire le temps jusqu’à ce que seconde et éternité deviennent des synonymes. Hallucination ; c’est une hallucination, Aaron ; une énorme hallucination même ; ça ne peut pas être autre chose qu’une hallucination. Mon souffle posé, mesuré, régulier, se dépose par brises chaudes et agréables sur son visage paniqué. Du bout des doigts, en un geste aussi tendre que délicat, j’effleure sa joue. Mon regard est toujours ancré dans le sien et, même si sa panique ne semble pas disparaître, je la vois diminuer dans ses yeux. Je m’accoude alors à l’encadrement extérieur de la porte et mon sourire se fait plus charmeur. Ce sourire charmeur qu’elle ne prend pas au sérieux, ou ce sourire charmeur qu’elle refuse de prendre au sérieux ou d’interpréter comme tel. En même temps, t’as rien de charismatique ; t’es con, débile et inutile, niveau CV sentimental c’est la merde ; même l’inutilité te chie dessus en personne. J’ignore les voix et me mets à parler de ma voix inconsciemment suave. Si l’expression blasée qui traverse son visage me donne envie de la taquiner, je n’en fais rien. Il y a un moment pour tout et ce n’est pas le moment pour la taquiner. Pas ici, pas maintenant. Plus tard, peut-être.

Lorsqu’elle croise ses bras sous sa poitrine pour me refermer la porte au visage, mon rire se fait ressentir à travers mon expiration nasale tandis qu’un sourire enjoué traverse mes yeux. C’est bon de te revoir Ayano. Je ne cherche même pas à entrer ; elle a besoin de temps et s’il y a une chose que je ne ferais jamais, c’est de lui reprocher de prendre du temps. De prendre son temps. Je ne le lui reprocherai pas, je l’encourage à le faire et lui donne tout le temps que je suis en mesure de lui offrir. Ma propre réflexion me fait sourire, légèrement. Mon regard dérive alors et mes yeux sont attirés par un début de bruit de feuilles froissés et je remarque qu’un de mes pieds est placé sur un amas de feuil-… Tiens, un dossier ? Je le ramasse, tasse les feuilles pour qu’elles soient correctement rangées et le cale sous mon aisselle avec l’autre dossier en ma possession. Je finis tout juste de me redresser que la porte s’ouvre de nouveau. Mes yeux plongent de nouveau dans les siens et je ressens de nouveau ce… ce lien. Sans doutes ce dont parlait l’homme quand il a évoqué le terme ‘d’âme soeur’. Un lien qui n’implique pas mes sentiments, qui n’implique pas mon âme non plus. Un lien d’une autre nature. Fort. Déboussolant. Une hallucination, je te dis. Le murmure d’Ayano s’infiltre dans mon ouïe, vogue dans mes sens, nage dans mon être. Jusqu’à mon cœur. En réponse, je me contente de caresser sa joue avec douceur tout en rentrant dans la maison. Ma respiration, profonde et mesurée, se perd dans les cheveux d’Ayano alors qu’elle ferme la porte derrière moi en me qualifiant de crétin.

Je ris, visage posé dans ses cheveux quand bien même je ne l’enlace pas pour autant. Un rire enjoué, un rire paisible, un rire décontracté, un rire cristallin. Un rire aussi léger et envoûtant qu’un carillon de clochettes tintant grâce à une brise printanière. Oui, c’est bon de te revoir Ayano... Je ne réponds pas au qualificatif qu’elle m’a donné ; il n’y a rien à répondre. Paupières closes, j’embrasse ses cheveux avant de redresser ma tête tout en entourant ses épaules de mon bras dans le même geste. Le silence nous entoure et commence à créer une bulle autour de nous, une bulle nous arrachant à la trame temporelle. Une bulle à la fois atemporelle et intemporelle. Je suis là. J’enlève mes chaussures devant la petite marche en bois et j’avance, à pas mesuré et efficaces. Un plancher ? Voilà qui est appréciable. Voilà qui va te cribler d’échardes ; c’est bon ça… Je lève brièvement les yeux au ciel, amusé, mais n’ajoute – mentalement – rien. Je préfère me concentrer sur mon environnement, me familiariser avec ce décor qui va accompagner mes vacances d’une durée indéterminée. Alors, voyons voir… Une rambarde attire ma vue mais je classe rapidement cette information dans ma mémoire. Si l’escalier face à moi me donne envie de le monter juste pour le descendre en me laissant glisser sur la rambarde, je n’en fais rien. Un sourire enjoué aux lèvres, je tourne vers la gauche, au premier encadrement de porte que je vois. À peu près au niveau de l’escalier, maintenant que j’y regarde de plus près. Le salon s’étend devant moi, la cuisine étant sur ma droite. Un comptoir-bar sépare les deux ; le sol de la cuisine semble être du carrelage et non du plancher. … Pourquoi pas. Niveau meubles, il n’y a que le strict minimum.

- … Tu as déjà visité les lieux ? Y a des livres quelque part ou on doit aller en chercher ?

Chercher. Rien qu’avec les explications de l’homme du CFR, j’ai déjà compris que la notion d’argent, la notion d’acheter donc, est totalement obsolète ici. Je vais m’affaler dans le canapé en soupirant, enlevant mon bras d’autour les épaules d’Ayano au passage. Je réfléchis déjà à toutes les petits détails que je vais sans doutes aller chercher, avec elle de préférence. Des livres, déjà. N’importe quelle pièce lugubre, vide, terne, se remplit de chaleur et de lumière avec des livres. Je souris, arrière du crâne contre le dossier du canapé, paupières closes. Sérénité, douceur, respect.
Harmonie du partage.
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Dernière édition par Aaron Takamura le Mer 26 Sep 2018 - 1:36, édité 1 fois
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Mer 26 Sep 2018 - 0:00


» Hey Guapo...
nakitai nara naitatte iindayo so no namida no omoi wo uketomeru yo anata wa sukoshi ganbarisugi nanokamo watashi kara wa sonna fuu ni mieta yo

C'est vraiment lui. La déduction en elle-même est à la fois évidente et stupide, mais je sens mon cœur reprendre un rythme un peu plus naturel par la seule force de ses doigts contre ma peau. Aaron et sa façon presque trop familière de se comporter, quand bien même il n'est qu'à moitié Japonais. Aaron et ses sourires impossibles à déchiffrer. Aaron et sa tendresse. Aaron et sa sincérité, tout simplement. Je n'ai pas besoin de le remercier. Je n'ai même pas besoin de lui parler.
Son rire apaise un peu plus les hurlements que j'entends résonner dans ma tête et je me laisse instinctivement aller contre lui, lorsque son bras se glisse autour de mes épaules. Ma main part à la recherche de ses doigts, ma respiration se cale au rythme de la sienne et je ferme les yeux. Un instant. Juste le temps de laisser sa sérénité souffler sur l'effervescence qui a commencé à prendre place dans ma poitrine. Je sais bien que l'apaisement n'est que provisoire. Mais j'en ai besoin et le semblant de rationalité qu'il me reste me pousse à laisser mes oppositions de côté pour simplement profiter du temps qu'il m'offre. Silencieusement.

Un temps à la fois nouveau et inhabituel. Un temps qu'il a le don de saisir entre ses doigts sans pour autant le figer. Un temps que j'ai aimé, que j'aime et que, je le sais, je continuerai à aimer, quand bien même il semble fait d'un murmure nouveau que je sens s'insinuer jusque dans chaque particule de ma peau. L'évidence qui m'échappe prend des allures de vérité incontestable et, chassée par la tendresse d'Aaron, l'angoisse dans ma poitrine laisse place à une chaleur agréable que je ne repousse pas plus que je ne la prends en compte. Ce n'est pas ça. Je sais que ce n'est pas ça. Tout est plus fort. Trop fort.
Je n'ai jamais eu besoin de qui que ce soit pour savoir qu'il est précieux, qu'il est de ceux que je ne supporterais pas de perdre et, pourtant, ces mêmes sentiments semblent exploser dans ma tête en une kyrielle d'émotions qui me perturbent autant qu'elles me rassurent. Alors qu'est-ce que c'est ? Est-ce que toi, tu le sais ? Est-ce qu'il le ressent, lui aussi ? Sûrement, oui. Ses yeux me l'ont confirmé mais j'ai décidé de ne pas les regarder.
Il n'y a pas de mot pour le définir, de toutes façons. Rien à dire. Rien à faire. Je ne peux que le ressentir.

Le mouvement qu'enclenche Aaron est le détail qui m'arrache à mon naufrage mental et je le suis silencieusement – pas paisiblement pour autant – à travers ce qui est désormais sa... notre maison. Notre. C'est presque risible, mais redécouvrir les lieux avec lui donne à cet endroit des allures un peu moins lugubres et inconfortables. Plutôt qu'une prison, elle n'est qu'une pièce chaleureuse néanmoins fermée par d'épais barreaux que je ne peux que regarder. Une cage.
Le sourire joyeux qui étire les lèvres d'Aaron me soulève l'estomac mais je me contente de jeter un œil à la baie vitrée étendue sur toute la longueur du salon, le regard rapidement captivé par la brume dorée que le soleil dépose sur les silhouettes des meubles. Et une fois de plus, c'est sa voix qui me sort du flot sûrement trop bruyant de mes pensées.

« Oui. Non. »

Simple et concis.
Je devrais en dire plus ? Sûrement. Mais mon corps se contente de simplement le rejoindre dès l'instant même où il le relâche, à la recherche d'une moindre chaleur capable de m'empêcher de céder à toutes les peurs que je sens trancher mes jambes.
Tout d'abord sans le moindre mot, je m'installe près de lui pour poser ma tête contre ses cuisses et mes yeux se ferment d'eux-mêmes alors que l'une de mes mains se pose contre son genou.

« Il n'y a que le minimum et... sûrement de quoi nous permettre de manger un peu. Mais il y a une bibliothèque. Vide. Kawabata Yasunari et Ogawa Yoko pourraient s'y faire une place, rencontrer tes auteurs favoris, mêler leurs mots aux leurs... »

Ma voix s'éteint dans un soupir et je rouvre les yeux pour observer mes doigts, posés contre lui.

Mais je n'ai pas envie de rester ici.
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Dernière édition par Ayano K. Chigiku le Mer 26 Sep 2018 - 14:09, édité 1 fois
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Mer 26 Sep 2018 - 2:35
▲▼ Je suis là, rakkaani.Sa réponse laconique me fait sourire, tout comme le fait que son âme me suit et entraîne son corps avec lui. Mes lèvres s’étirent délicatement et, tout en marchant, je dépose un baiser douceur, un baiser effleurement, sur sa joue. Et son front. Après ça, je m’affale donc sur le canapé, yeux rivés vers le plafond. Elle a déjà visité la maison, soit. Il n’y a pas de livres… ? Voilà un constat auquel il faut remédier en vitesse. Vas-y, va te noyer dans les romans à l’eau de rose ; autant carrément te noyer tout court ; noies-la avant, histoire de biiiiiien culpabiliser. Ta gueule, crétin d’cerveau. La tête d’Ayano sur mes cuisses, je lui caresse machinalement les cheveux en un geste aussi délicat que vaporeux. Un sourire attendri se forme sur mes lèvres, avant qu’il ne devienne plus songeur. Une liste monumentale de polars me viennent en tête. Helsinki Blood, de James Thompson. Punainen varjo de Tapani Bagge. Her Ennemy, de Leena Lehtolainen. Hiver Arctique, de Arnaldur Indridason. Le Pacte des Marchombres, de Pierre Bottero. Une chaleur sur mon genou me fait baisser les yeux vers Ayano, ma main droite ne cessant pas de caresser ses cheveux, et je remarque que sa main s’est naturellement posée sur mon genou droit. Je souris et je me penche pour embrasser ses cheveux, capturant leurs effluves dans mes narines au passage. Son odeur m’a manqué... Je ne bouge pas plus, écoutant attentivement les mots, les phrases, qu’elle ajoute pour compléter sa précédente réponse. Je perds de nouveau mon visage dans ses cheveux, distillant des baisers papillons çà et là sur son crâne. Une bibliothèque vide, hein… Je vais la remplir de polars, de tous les livres que j’affectionne en les relisant tous au passage. Et je lirai les livres que Ayano choisira de mettre dedans. En souriant, je me redresse dès qu’elle a fini de parler. Ah, Le Sang Versé de Åsa Larsson aussi. Et Hôzuki de Shimazaki-sama. Tant d’auteurs à relire, à aimer de nouveau… Hm. Une seule bibliothèque ne suffira décidément pas.

- « Aller chercher à manger, donc. Sans doutes en prenant des plats et autres outils culinaires. Et dévaliser les librairies du coin. Hm… acheter des dictionnaires, aussi…, pensé-je à voix haute, mon index libre dessinant de lui-même ma mâchoire inférieure. Je te ferais lire Her Ennemy de Leena Lehtolainen. Cette femme a un des styles d’écriture les plus humains que je connaisse, avec Ionesco et Pierre Bottero., ajouté-je d’une voix douce, chaleureuse. Je marquai un temps d’arrêt. Et il faut personnaliser les lieux… C’est terne, là. Morne. »

Trop neutre. C’est parfait pour te donner envie de te suicider ! ; tu veux encore changer inutilement les choses ? ; mais t’as fini de faire et penser des trucs complètement vains ? ; tu me désespères. Et vous donc, les connasses… Ma main droite caresse toujours ses cheveux, en un geste aussi naturel que plein de tendresse, et je repose à nouveau l’arrière de ma tête sur le haut du dossier du canapé, yeux rivés sur le plafond.

- … tu voudras venir avec moi ?, lui demandé-je de ma voix cristalline, douce. Chaude. Lumineuse.

Je n’ai pas envie d’y aller tout de suite mais il va bien falloir y aller. Mais pas maintenant. Demain, peut-être ; le soir est déjà là, le soleil approche de son crépuscule. Si j’aime la nuit et que j’adore m’y promener et sentir les odeurs nocturnes que charrient les brises fraîches, je sais néanmoins que l’heure n’est pas à la promenade. Respirant profondément, je laisse le silence s’installer et s’étirer, nous isolant de plus belle dans notre bulle hors du temps. Je ne dis rien de plus, mon corps étant immobile – à l’exception de ma main qui caresse toujours les cheveux de mon âme jumelle – et je laisse ma respiration intérieure répandre ma sérénité dans les lieux, et je la laisse imprégner la moindre surface que ma quiétude peut atteindre. Au bout d’une dizaine de minutes, peut-être plus mais pas moins, je penche ma tête vers la sienne et je l’embrasse. Sous le signe de ma spontanéité comme sous celui de l’évidence. Je laisse ma sérénité, ma tranquillité, se mêler à son inquiétude et à son calme. Je laisse nos coeurs se retrouver et nos âmes s’enlacer, s’entrelacer et se découvrir à nouveau. J’ignore la sensation irréelle qui étreint mon coeur, ce fameux lien à qui je dénie tout droit de diriger mon être et mes ressentis. Seule mon âme s’exprime. Mon âme. Pas cette… ce truc qui décuple mes impressions. Mon âme n’est et ne sera jamais emprisonnée par ce lien. Jamais.

En fermant mes paupières, je finis par me redresser sans cesser mes caresses sur ses cheveux, souriant légèrement. Puis je me mets à chanter Sinful Passion, de Dimash Kudaibergen. En russe, évidemment. Je laisse ma voix, les sentiments que m’inspirent ce moment, s’exprimer à travers mon chant. Lorsque je chante le refrain pour la première fois, mes paupières s’ouvrent sur la baie vitrée, sur le coucher de soleil que l’horizon m’offre. Je sens mon coeur déborder à cette vue.
Et je continue de chanter.
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Dernière édition par Aaron Takamura le Jeu 27 Sep 2018 - 16:20, édité 2 fois
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Mer 26 Sep 2018 - 14:45


» Hey Guapo...
nakitai nara naitatte iindayo so no namida no omoi wo uketomeru yo anata wa sukoshi ganbarisugi nanokamo watashi kara wa sonna fuu ni mieta yo

Il l'accepte. C'est déchirant, presque déboussolant. Il l'accepte et tout dans son comportement hurle presque trop clairement que l'idée de rester ici ne déplaît que moi. Pourtant, plutôt que de laisser cette évidence prendre des allures négatives dans mon esprit, je la mets de côté pour accepter la sérénité que ses simples perspectives font naître en moi. Il veut que nous allions chercher de quoi vivre, de quoi embellir cet endroit, de quoi y être à l'aise quand bien même tout ne ressemble qu'à un cauchemar dont mon subconscient ne veut pas se détacher. Plus que le côté intime de la chose, c'est davantage sa façon de le dire qui suffit à réchauffer un peu plus mon cœur, bientôt alimenté par la chaleur de sa voix.

Non, je n'en ai pas envie. Je n'ai aucune envie de prétendre vivre ici. Mais j'ai envie de le faire avec lui. Et comme pour silencieusement le lui murmurer, ma main de libre part à la recherche de la sienne pour entrelacer nos doigts. Pour lui transmettre un peu de mes craintes pourtant apaisées par sa présence seule à côté de moi.

« Je viendrai. »

Simplement. Il n'y a rien de plus à ajouter.
Je n'ai pas besoin de lui mentir, pas plus que je n'ai besoin de lui souffler l'évidence qui découle de mes regards et de ma voix. Sa tranquillité s'étire jusqu'à prendre possession de mes muscles et je les laisse se détendre alors que ma respiration recommence à se calquer sur la sienne. Tout ira bien tant que tu seras avec moi. Tout ira bien tant que mon cœur continuera à danser au rythme de ses caresses dans mes cheveux, de sa voix au creux de mon oreille et, plus spontanément, de ses lèvres contre les miennes. Sa tendresse suffit à souffler sur les tensions qui subsistaient au creux de mon ventre et je lui offre autant ma bouche que chaque parcelle de mon être, alors même que l'évidence se pare finalement d'un sens dans mon esprit. Alors même que, naturellement, sa quiétude fait naître un sourire aussi sincère qu'impalpable sur mes lèvres.
Et mon cœur souffle à mon âme une toute nouvelle vérité que je n'avais que trop peur d'accepter. Une vérité que je lui partage sans le moindre mal à travers un baiser au creux duquel je laisse mes sentiments s'imprégner des siens. S'imprégner de tout l'amour que je ne peux que lui donner. Je n'attendais que ça. Depuis quand ? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais j'ai l'impression de sentir mes épaules se soulager d'une attente dont mon corps se languissait et c'est avec une toute nouvelle attention que j'écoute sa voix offrir au silence des mots que je ne comprends que par la force qu'il leur transmet.

Moi aussi. Je ne sais pas depuis quand. Je ne sais pas comment. Je ne me pose même pas réellement la question. Mais moi aussi. Alors je l'écoute, sans un mot. Je laisse l'évidence se graver dans mon esprit, se glisser jusqu'à mon âme, porter avec elle le nom de celui qui, finalement, n'est rien de moins que mon âme jumelle. Pas parce que d'autres l'ont décidé. Simplement parce que c'est ce qui a toujours été. Parce que je ne l'ai jamais regardé autrement, quand bien même je me persuadais de l'inverse. Et ce n'est que lorsqu'il laisse de nouveau la place au silence que je me redresse pour un peu mieux pour lui face, le regard porteur d'une légère curiosité.

« Chantes la moi en Japonais. »

Un silence fait écho à ma demande indirecte et je l'observe quelques secondes avant de finalement incliner la tête.

« Aaron ? 
- Traduction en cours. Tu permets ? »

Le sourire qui étire le coin de ses lèvres réchauffe un peu plus ma poitrine et je lui laisse simplement le temps de faire ce à quoi son esprit se prête. Silencieuse. Et pourtant trop bruyante pour qui saurait m'entendre. Pour lui, probablement. La bulle qui nous enveloppe résonne presque trop clairement de la sincérité de ce que je ressens et je laisse mes mots s'y mêler sans même avoir le temps de les retenir.

« Dasi kiseu haejwo. »

Ça, je te le permets.

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Jeu 27 Sep 2018 - 18:21
▲▼ Je suis là, rakkaani.Le chant. Une autre de mes passions, un autre de mes amours. Le chant. Une voix peut être si expressive lorsqu’elle est entraînée et lorsque l’humain qui l’utilise s’offre sans compter, partage sa vision de la chanson et s’immerge dans cette dernière. J’aime beaucoup Dimash pour cette qualité, cette aisance qu’il a en tant que chanteur, et c’est pour cette magie du chant que je décide de laisser mon âme sortir grâce à ma voix. Il n’y aurait pas pu avoir de meilleur moment que celui-là ; et j’ai envie de chanter, pourquoi se priver ? Parce que la pluie n’est pas au programme. Je laisse le sarcasme débile couler et je continue de chanter, ma voix faisant jaillir mes émotions et me sentiments. Je t’aime. Caressant toujours les cheveux d’Ayano de ma main droite, doucement, tendrement, amoureusement, humainement, laissant ma main gauche et mon corps bouger pour ponctuer ce que je chante ou pour s’arquer afin de libérer un maximum d’espace pour chanter les notes aiguës et longues ou toute autre gymnastique vocal, je m’immerge totalement dans les paroles. Que je chante quasiment tout du long avec les paupières closes.

Quand le silence vient, j’ouvre mes yeux en souriant avec légèreté, regardant Ayano qui finit par se redresser un peu et me regarder droit dans les yeux. Une pointe de curiosité est ancrée dans ses yeux et je lui ébouriffe gentiment ses cheveux à sa demande, sans rien ajouter de plus. Ah non, tu vas pas t’y remettre ? ; ce sont les gens que t’es censé buter, hein, pas le soleil ; et en plus tu chantes mal ; et faux. Sans même accorder une once d’importance aux voix, je commence mentalement à traduire la chanson en japonais. Du russe au japonais, ce n’est franchement pas évident, donc je suis obligé de faire une étape par le finnois. Je n’ai traduit que la première phrase quand sa voix me relance. J’ancre mes yeux d’où émerge une lueur de malice dans les siens, continuant de traduire tout en lui répondant. Le silence qu’elle m’offre m’emporte au point où l’idée de chanter I have nothing me traverse mais je n’en ferais rien. Aujourd’hui, en tous cas. Je le ferais sans doutes une autre fois. J’arrive tout juste au refrain, me remémorant ce que j’ai déjà traduit, quand Ayano ajoute un souffle dans mon esprit. À ses souhaits ; s’il faut elle t’a insulté sévère ; largement mérité ; ouais, très largement même. Si je n’ai pas compris ses mots, j’ai compris son silence, ses yeux et sa voix. Elle a parlé en coréen. Je me penche doucement vers elle.

- Niin..., commencé-je, m’interrompant pour déposer un baiser légèreté, un baiser douceur, sur ses lèvres. minäkin, rakas.

Je lui souris puis me redresse, retournant à mon silence et à ma traduction mentale. En soi, il n’y a pas tant de phrases, tant de mots, que ça. C’est au niveau de la signification, des double-sens, que ça corse. Clairement à ce niveau-là. Après cinq minutes de silence, à avoir essayé de retranscrire au maximum le sens mais aussi les assonances et les allitérations, j’ouvre à nouveau mes lèvres pour chanter. Les sentiments que j’y mets sont à la fois semblables et dissemblables à ceux d’avant ; mon amour pour Ayano y est plus présent, ma sérénité et ma tranquillité aussi. Pour le reste, ce sont les émotions et sensations nécessaires pour véhiculer le message, fort, si beau, de cette magnifique chanson doublée d’une magnifique mélodie. Comme d’habitude lorsque je parle ( ou chante ) japonais, ma voix s’adoucit.

Ma main droite continue de caresser ses cheveux, dérive en effleurant sa joue et le coin de ses lèvres du revers de l’index. Lorsque mon chant se termine, je laisse mes paupières se clore et je tourne lentement mon visage vers le ciel, le plafond. Cette chanson est si… riche. Sensée. Non que les autres le soient moins. Je laisse mon corps se détendre et mon dos s’enfoncer dans le dossier du canapé, ouvrant mes yeux en souriant à mon âme jumelle.

- « On passera aussi dans une boutique de CDs et de DVDs demain. », lancé-je, mon index gauche retraçant ma mâchoire inférieure comme lorsque je suis pensif.
 
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Mar 20 Nov 2018 - 7:50


» Hey Guapo...
nakitai nara naitatte iindayo so no namida no omoi wo uketomeru yo anata wa sukoshi ganbarisugi nanokamo watashi kara wa sonna fuu ni mieta yo

Sa voix souffle une évidence toute nouvelle à mon esprit. Une évidence qui prend la forme d'un amour que je dépose contre ses lèvres lorsqu'il se penche à nouveau sur moi. Les papillons dans mon ventre s'envolent pour faire palpiter mon cœur avec un peu plus de profondeur et je me blottis contre lui tandis que sa voix s'élève dans ma langue natale. Douce, calme et porteuse d'une tendresse qu'il me murmure autant qu'il me l'offre. Je t'aime également. Je l'aime même depuis si longtemps que je ne sais plus comment ne pas l'aimer. C'est niais, sûrement. Un peu idiot et même bêtement fleur bleue, mais je n'ai pas plus de honte à le montrer qu'à l'affirmer.

« Et une harpe. Ou au moins une guitare... ou un piano. »

J'en veux trop ? Sûrement. Je n'aurai probablement pas le temps de réellement les utiliser, puisque le plus clair de mon temps se consacre à de la lecture. Mais j'en veux. J'ai envie d'en jouer, autant que j'ai envie de lui chanter mon amour, moi aussi. Mais pas ici. Pas maintenant. Pas de cette façon. L'idée même est encore trop gênante pour que je m'y prête et c'est dans un léger soupir que je me redresse pour m'appuyer contre lui, la tête contre son épaule.

L'atmosphère ne se prête pas aux mots alors je me tais, je caresse sa main dans un mouvement presque automatique et mes yeux se ferment alors même que je sens le soleil légèrement les brûler.

« Il y a quelques temps... je disais encore à Yuu que je n'ai besoin de personne et... que je ne tomberai probablement jamais amoureuse. »

Le simple fait de prononcer son prénom serre ma poitrine et je me love un peu plus contre lui alors que le silence accueille mes mots. Je sais qu'il le sait. Je sais aussi qu'il a attendu, sûrement. Qu'il le voyait plus que moi également.

« Je ne sais pas si c'est parce que j'ai inconsciemment décidé de n'aimer que toi ou... si je voulais simplement me persuader que je n'avais pas envie de ça. »

Mes yeux se rouvrent finalement et je relève ma tête pour déposer un baiser contre sa joue. Un baiser empli d'un amour et d'une douceur que je n'ai toujours su offrir qu'à lui.

« Mais le fait est que tu es mon âme-sœur... non, mon âme jumelle. Et que les décisions d'un Fil Rouge prétendument surnommé destin n'y sont pour rien. Tu le sais, probablement depuis bien plus longtemps que moi. Mais j'avais envie d'y prêter mes mots et ma voix. Je t'aime, je t'aime plus que ce que j'aurais pu penser et je suis heureuse d'être liée à toi de toutes les façons qui puissent exister. »

Le hasard fait bien les choses, paraît-il. Et pour le coup, je ne peux que l'affirmer.
Alors mon visage s'illumine d'un léger sourire et je caresse sa joue avant de me lever du canapé.

« Mais je ne te rendrai probablement pas la vie facile. »

Et je pense que tu le sais.

« Et si tu te moques de moi parce que j'ai gaspillé des mots pour une évidence, je t'étrangle. »

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