les rp abandonnés

Depuis toute petite, Lauryn avait toujours adoré les forêts. Sans doute, était-ce dû au fait de vivre dans une région chaude et aride de l'Australie qui lui avait donné ce goût. Il faut dire que les arbres étaient rares, tellement la chaleur empêchait toute plante de réellement pousser sur le long terme, et les pluies se faisant rare, tout n'était généralement que poussière et désert. Sauf en ce qui concernait le petit paradis sur terre qu'était la petite forêt au nord de son village. Tout était plus frais sous les arbres et l'air y était plus agréable.

Cette île était beaucoup moins chaude que là où elle avait grandi, mais elle passait quand même le plus clair de son temps dans la forêt de l'île. Elle y était bien plus tranquille que sur la plage. Elle avait rapidement compris que la plupart des nouveaux habitants n'étaient pas habitués à ce genre de climat et voyait cela comme des vacances et donc passaient du temps sur la plage.

Lauryn aimait le calme pour pouvoir se concentrer complètement sur son livre. Surtout qu'elle avait décidé de lire Madame Bovary de Flaubert et qu'elle avait toujours entendu parlé de son admirable style, de ce fait, elle s'était procurée une version française et comptait bien tout dévorer dans la langue de l'auteur. Néanmoins, la jeune fille ne maîtrisait pas encore complètement cette langue difficile et avait besoin de concentration.

Elle avait mis un jean bleu clair d'une taille au-dessus pour se sentir à l'aide dedans, ses bottes marron qui n'étaient pas aussi chaude qu'elles semblaient l'être et un débardeur bleu marine. Elle ne savait pas s'il y allait avoir des tiques dans cette forêt, donc elle restait prudente. Elle attacha ses cheveux en une queue-de-cheval haute pour ne pas sentir ses cheveux sur sa nuque. Elle prit de quoi manger et un linge pour s'asseoir par terre, ne sachant pas à quel point la terre serait humide. C'est ainsi qu'elle partit pour une journée loin des autres, pensait-elle.

Après une bonne heure de marche à s'être enfoncé loin dans la forêt, elle trouva une clairière et s'y installa, ne perdant pas une minute pour plonger dans l'univers de la France du XIXe.

Donc.

Il y avait un garçon qui venait de débarquer de nulle part.

C'était quand même une incroyable coïncidence que quelqu'un arrive au même endroit qu'elle, à ce moment précis alors qu'elle ne faisait même pas trop de bruit.

Elle n'avait d'ailleurs pas remarqué tout de suite qu'il y avait quelqu'un qui s'approchait. Il faut dire que l'histoire qu'elle lisait était beaucoup trop intéressante qu'elle aurait presque été énervée de devoir sortir de son histoire et l'imaginaire qu'elle s'était créée autour de ces mots. Cependant, elle n'allait pas s'énerver pour si peu, ce n'était pas comme cela qu'elle avait été élevée.

Elle avait donc relevé la tête et souris. Est-ce qu'il était dangereux ? Elle était par terre et lui debout, donc en désavantage. Néanmoins, elle avait complètement la flemme de se lever, elle avait bien marché avant d'arriver là et n'avait pas eu le temps de bien se reposer.

- Humm... Je ne cherche pas une quelconque religion ? Si c'est le but de cette question.

Elle était un peu déconcertée par ce début de conversation. Est-ce qu'il rodait dans les bois et demandait cela à quiconque passerait par là. C'était un peu étrange.

En prenant quelques secondes pour observer Tristan, elle se dit qu'elle l'avait peut-être jugé un peu vite. Il avait un appareil photo et une tenue qui montrait qu'il était là pour passer du temps en forêt et/ou montagne. Ce n'était peut-être qu'une coïncidence après tout.

- Et je m'appelle Lauryn.

Elle hésita à poursuivre ce qu'elle voulait dire, c'était un peu indiscret, mais en même temps, il avait posé une question qui était tout aussi indiscrète.

- Vous preniez des photos de la nature... Ou vous cherchiez quelqu'un au milieu de nulle part pour poser ce genre de question ?

Au passage, voulant être gentille, elle sortit un petit paquet de son sac.

- J'ai des cookies, vous en voulez ?